Les provisions pour dépréciation en comptabilité

Les provisions pour dépréciation constatent les moins-values potentielles des immobilisations, des stocks, des créances ou des titres : pertes de valeurs réversibles, non liées au temps. Exemple : baisse du cours d’un titre en dessous de son prix d’achat ; tant que le titre n’est pas vendu, la perte est potentielle (provision), si le cours est au-dessus du prix d’achat, la plus-value potentielle n’est pas comptabilisée : principe de prudence.

Principes de comptabilisation des provisions pour dépréciation :

Une provision pour dépréciation d’élément d’actif correspond :

  • à une charge, compte 681, 686, 687 (débit) ;
  • à une perte potentielle de valeur du bien : actif soustractif (29, 39, 49, 59) (crédit).

Exemple : 411 Clients à 491 Provisions pour dépréciation des comptes clients

Provisions-pour-dépréciation

Les provisions pour dépréciation des immobilisations amortissables

Exemple :

Extrait de la balance avant inventaire au 31/12/99 :
Fonds de commerce : 2 000 000 (débit)
Ce fonds de commerce a été acquis en 1992. Courant 1997, un concurrent s’est installé à proximité.
On craint de perdre 10 % d’activité, entraînant une perte de valeur du fonds de 10 %.

Calculez et comptabilisez au 31/12/97, la provision du fonds de commerce (les réponses en rouge).

la-provision-du-fonds-de-commerce

Au 31/12/98, la percée du concurrent, plus forte que prévue, nous fait estimer une dépréciation du fonds de 30 % par rapport à la valeur d’origine. Calculez et comptabilisez le complément de provision au 31/12/98.

Provision nécessaire – provision existante = provision à enregistrer
2000 000 * 30 % = 600 000 – 200 000 = 400 000

le-complément-de-provision

Courant 1999, après dépôt de bilan du concurrent, le fonds de commerce est estimé à 95 % de la valeur initiale. Calculez et comptabilisez au 31/12/99 la reprise de la provision.

Provision existante – provision nécessaire = reprise à enregistrer
500 000 – 2 000 000 * 5 % = 100 000 = 500 000

provision2

Les provisions pour dépréciation des titres

Provision pour dépréciation = Valeur d’origine – Valeur à l’inventaire

 

Règles d’évaluation des titres à l’inventaire

REGLES-D’EVALUATION-DES-TITRES-A-L’INVENTAIRE

REMARQUES IMPORTANTES:

  • Les titres doivent être évalués catégorie par catégorie.
  • Les plus-values probables n’étant jamais comptabilisées, il en résulte que toute compensation entre plus-value et moins-value, concernant des titres de natures différentes est interdite.
  • Lorsque des titres de même nature ont été acquis à des dates et des cours différents, on compare la valeur d’inventaire avec la valeur globale d’origine de l’ensemble des titres.

COMPTABILISATION DE LA DOTATION:

COMPTABILISATION-DE-LA-DOTATION

COMPTABILISATION DE LA REPRISE:

Le 15/08/97, achat de 12 000 actions de la société « LORIENT EXPRESS » à 1 000 € l’une. Cette acquisition nous permet d’obtenir une influence sur la direction de cette société.

COMPTABILISATION-DE-LA-REPRISE

Au 31/12/97 : calcul de la provision.

L’action « LORIENT EXPRESS » :

  • est cotée en bourse à 950 €,
  • est évaluée selon sa valeur d’utilité à 980 €.

A quelle valeur va-t-on évalue les titres au 31/12 ? à leur valeur d’utilité car ce sont des titres de participation
Quelle est la valeur de la dépréciation ? 12 000 * (1000 – 980) = 240 000 €

Enregistrez la dotation au 31/12/97.

Enregistrez-la-dotation
Au 31/12/98, l’action « LORIENT EXPRESS » est évaluée (valeur d’utilité) à 950 €.
Calculez le complément de provision nécessaire puis enregistrez-le.

Provision nécessaire – provision existante = provision à enregistrer
12000 * (1000 – 950) = 600 000 – 240 000 = 360 000

le-complément-de-provision2

Au 31/12/99, l’action « LORIENT EXPRESS » est évaluée (valeur d’utilité) à 960 €.
Calculez le montant de la reprise de provision et enregistrez-la.

Provision existante – provision nécessaire = reprise à enregistrer
600 000 – 12 000* (1000 – 960) = 480 000 = 120 000

montant-de-la-reprise-de-provision-et-enregistrez-la.

Présentez le compte 2961 Provision pour dépréciations des titres de participation.

Provision-pour-dépréciations-des-titres-de-participation

 

LES PROVISIONS POUR DÉPRÉCIATION DES STOCKS

Les comptes de stocks sont annulés chaque année. Ils interviennent dans le compte de résultat pour le montant de leurs variations avant provision (voir étape 24).

Le PCG préconise que les provisions afférentes à chaque type de stock soient soldées en même temps que les stocks correspondants (stocks initiaux) ou soient créées en même temps que les stocks finaux.

Dépréciation probable = Coût d’acquisition (ou de production) – valeurs actuelle du bien à l’inventaire (ou sa valeur probable de réalisation.

COMPTABILISATION DE LA DOTATION:

Au 31/12/98, les provisions sur les stocks ont été sont les suivantes :

  • 391 : Provisions pour dépréciation des stocks de matières premières 3 000
  • 395 : Provisions pour dépréciation des stocks de produits finis 15 000
  • 397 : Provisions pour dépréciation des stocks de marchandises 1 500

Au 31/12/99, les nouvelles provisions nécessaires pour les stocks sont les suivantes :

  • 391 : Provisions pour dépréciation des stocks de matières premières 2 000
  • 395 : Provisions pour dépréciation des stocks de produits finis 13 000
  • 397 : Provisions pour dépréciation des stocks de marchandises 5 000

Enregistrez les reprises de provisions et les nouvelles dotations.

reprises-de-provisions-et-les-nouvelles-dotations

LES PROVISIONS POUR DÉPRÉCIATION DES CRÉANCES CLIENTS

La dépréciation correspond au montant des créances que l’on risque de ne pas recouvrir, lorsque les clients sont en difficultés financières. Une créance est considérée comme irrécouvrable lorsque l’obligation juridique de paiement disparaît : clôture de la liquidation du débiteur, prescription, voire sa disparition.

Les critères d’évaluation de la perte probable, donc de la provision sont les suivants :

  • existence d’un réel risque de non recouvrement (exemple : procédure en cours) ;
  • on doit théoriquement apprécier la perte probable créance par créance mais une évaluation statistique a été admise.

Le risque ne doit pas avoir pour origine un litige sur l’origine de la créance : ce cas relève de la provision pour risque et charges.

La provision pour dépréciation des créances correspond aux pertes probables HT, la TVA collectée lors de la vente étant récupérée en cas d’insolvabilité du client.

Le traitement des créances douteuses peut être schématisé ainsi :

traitement-des-créances-douteuses1

COMPTABILISATION DE LA CONSTATATION DES CREANCES DOUTEUSES :

A la fin de l’exercice comptable, lors de l’inventaire, on établit l’état des créances douteuses et irrécouvrables.

Cet état se présente ainsi, au 31/12/98 :

COMPTABILISATION-DE-LA-CONSTATATION-DES-CREANCES-DOUTEUSES

Passez les écritures nécessaires au 31/12/98.

les-écritures-nécessaires1

Au 31/12/99, la situation des clients douteux est la suivante :

  • Chantal : sa situation s’est aggravée, il convient de porter la provision à 75 %.
  • Denise : Ce client a réglé durant l’exercice, la somme de 4 425.20 F, pour solde de tout compte.

Expliquez pour Chantal et Denise les ajustements nécessaires.

Pour Chantal :

  • Dépréciation au 31/12/99 : 7 500 * 75 % = 5 625
  • Dépréciation au 31/12/98 : 3 000 Provision = 2 625

• Pour Denise :

  • Sa créance non réglée s’élève à 5 621.20 – 4 425.20 = 1 196 F TTC soit 1 000 € HT et 196 € de TVA
  • Sa provision est devenue sans objet puisque la créance est soldée : il faut effectuer une reprise sur provision


ajustements-nécessaires

 

LES PROVISIONS POUR RISQUES ET CHARGES

Elles constatent des risques et charges probables liés à des événements intervenus au cours de l’exercice ; la charge réelle intervenant ultérieurement mais son montant pouvant être estimé à la date de l’inventaire (litige, garantie, grosse réparation, etc.).

Elles sont constituées lorsque le risque ou la charge probable apparaît, ajustées selon leurs variations puis soldées lorsque la charge réelle intervient.

COMPTABILISATION DE LA DOTATION:

Courant 96, un litige est intervenu avec un ex-salarié licencié, ayant engagé une procédure. Par lettre du 25/12/96, notre avocat nous informe d’un coût probable de 10 000 €.

En 97, le litige n’est pas réglé mais les prétentions de notre adversaire nous font craindre un coût de 18 000 €.

En 98, les conclusions d’une expertise nous permettent de ramener le coût probable à 7 000 €.

Le 15/06/99, nous exécutons le jugement rendu en réglant 12 000 €.

Passez les écritures nécessaires.

Passez-les-écritures-nécessaires.

Laisser un commentaire