Politiques économiques:Tous les pays œuvrent pour la réalisation d’une croissance économique forte et durable. La croissance économique est l’évolution du PIB d’une année à l’autre. évidemment cette croissance s’accompagne d’un ensemble de changements dans plusieurs domaines et secteurs économiques.
Exemple :
PIB 2004 = 5000
PIB 2005 = 5500
On calcul le taux de croissance en valeur (en terme monétaire) :
Taux de croissance 2005 =((5500-5000)/5000 )× 100 = 10%
Les 10% expriment une croissance en terme monétaire cela signifie que cette croissance résulte de la variation des quantités produites et la variation des prix. On peut calculer la croissance en terme réel en supprimant des 10%, l’effet de la variation des prix. On peut le faire grâce au calcul suivant :
En supposant que le taux d’inflation en 2005, a été de 6%, en peut écrire :
Indice de croissance au prix constant =(110/106)× 100 = 103,77
Remarque : on déduit de ce calcul que les quantités produites n’ont augmenté finalement que de 3,77%. Ainsi le taux de croissance en terme réel est de 3,77%.
Il ne faut pas confondre entre la croissance économique et le développement économique.
La croissance économique est une évolution quantitative, elle exprime l’évolution chiffrée du pays. Ainsi la croissance économique ne reflet pas l’évolution des conditions de vie de la population.
Le développement économique et sociale est une évolution à la fois quantitative et qualitative ; c’est d’abord une accumulation de richesses sous différents formes : infrastructures, technologies, savoir-faire…
Ensuite répartir équitablement les ‘fruits’ de la croissance.
La combinaison de ces éléments associés à des mutations structurelles dans tous les domaines, aboutie à une amélioration du niveau de vie et du bien-être des citoyens.
Pour que la croissance économique aboutisse à un développement économique, elle doit être soutenue (pour un pays comme le Maroc, au mois 6% par an) et régulière, continue sur un nombre important d’années.
Les politiques économiques ont évidemment des soubassements théoriques, dans le cadre du système capitaliste, en relève l’évolution suivante :
Au paravent, précisant que la politique économique est l’œuvre de l’Etat. Donc l’importance de la politique économique dans le vie d’un pays dépend des degrés d’intervention de l’Etat dans l’activité économique.
Il est évident que les politiques économiques n’ont pris de l’importance qu’à partir des années 1930, et surtout après la seconde guerre mondiale. Cela explique par le fait d’avant 1929, le capitalisme était libéral, et l’Etat se contentait d’assurer des fonctions de sécurité (l’Etat gent d’arme).
Après la crise de 1929 et suite à l’apparition des thèses keynésiennes, l’Etat a commencé à intervenir à l’activité économique pour remédier aux insuffisances et aux lacunes du système capitaliste. « l’Etat providence ».
On distingue les politiques économiques conjoncturelles et les politiques économiques structurelles.
Les politiques economiques conjoncturelles
Elles ont une portée à court terme ; et elles sont plus loin, les plus utilisées par les pouvoirs publics.
Avant de présenter les principales politiques conjoncturelles, on s’intéressera d’abord à leurs objectifs et à leurs moyens.
Les objectifs et les moyens des politiques conjoncturelles
Les objectifs :
Les principaux objectifs des politiques économiques sont résumés dans ce que les économistes appellent le carré magique. Ces objectifs sont au nombre de quatre : la croissance économique, la stabilité des prix, la maîtrise du chômage et la réalisation d’un solde satisfaisant du commerce extérieur.
On remarque que plus les côtés du carré se rapprochent du centre, plus cela signifie que la situation économique dans le pays s’améliore.
Il faut remarquer aussi qu’il est difficile, voir impossible que les quatre objectifs soient atteints simultanément.
Exemple : pour activer la croissance économique on peut diminuer le taux d’intérêt :
- La baisse du taux d’intérêt rend l’emprunt moins cher, les ménages en profitent pour demander plus de crédits et acquérir plus de biens d’équipement ménager par exemple, ainsi la consommation des ménages augmente.La baisse du taux d’intérêt incite les entreprises à investir plus. Dans ces conditions, la demande globale augmente, ce qui va stimuler la production, l’emploi et donc la croissance économique.
La baisse du taux d’intérêt provoque une augmentation de la demande de crédits, il en résulte une forte création de monnaie, la masse monétaire augmentera rapidement, ce qui entraînera des tensions inflationnistes.
La baisse du taux d’intérêt stimule donc la croissance économique mais renforce l’inflation.
- Inflation : hausse des prix associée généralement à une croissance économique et donc à une baisse du chômage.
- Déflation : baisse des prix accompagnée généralement d’une récession économique et donc à un accroissement du chômage.
- Désinflation : ralentissement de l’inflation, baisse du taux d’inflation.
- Stagflation : situation dans laquelle coexiste une forte inflation et une stagnation économique (croissance 0) c’est-à-dire un accroissement du chômage.
Les moyens :
Il existe plusieurs instruments que l’Etat peut utiliser pour agir sur l’activité économique. Le choix des instruments d’action dépend de idéologie qui est à la base de la politique économique.
A ce niveau deux idéologies s’opposent dans les pays capitalistes : idéologie libérale et idéologie interventionniste.
Idéologie libérale :
C’est elle qui domine à notre époque, elle est soutenue par les pays occidentaux (USA, UE, Japon…) et les organismes internationaux (OMC, FMI et la Banque Mondiale).
L’instrument d’action privilégié par les libéraux et le taux d’intérêt.
Idéologie interventionniste :
Elle découle des théories Keynésiennes. Suite à la crise de 1929, Keynes a suggéré l’intervention de l’Etat, estimant que les mécanismes automatiques du marché ne sont pas toujours en mesure d’assurer l’équilibre macro-économique. Ainsi on a assisté à partir des années 1930 et surtout au lendemain de la seconde guerre mondiale, à une très forte intervention de l’Etat dans l’économie.
Les instruments utilisés sont essentiellement l’investissement public, le budget (le déficit budgétaire), le taux d’imposition…
La politique budgétaire :
Contrairement aux économistes libéraux, Keynes estime que, dans certaines conditions le déficit budgétaire peut contribuer à relancer l’activité économique. En effet il considère que lorsque l’économie est en situation de sous-emploi, le déficit budgétaire même financé par une création de monnaie, n’entraîne pas une augmentation des prix (inflation). Lorsque l’économie est en situation de sous-emploi, l’offre est élastique.
Ainsi l’accroissement de la demande induit par le déficit budgétaire et la création de la monnaie pourra être accompagnée d’un accroissement automatique de la production : il n’y a pas de raison pour que les prix augmentent.
Les principaux instruments de la politique budgétaire sont les suivant :
L’investissement public :
Pour Keynes, dans une situation de sous-emploi, l’investissement public crée un processus multiplicatif de la production.
‘a=0,7’ signifie que 70% de l’accroissement du revenu sont consacrés à la consommation et les 30% qui restent vont à l’épargne.
‘b’ niveau de consommation lorsque R = 0 , on l’appelle aussi consommation incompressible.
Lorsque l’Etat procède à des investissements, cela se traduit par une injection de revenus dans l’économie nationale. Il en résulte un accroissement de la consommation qui incite les entreprises à augmenter leur production.
Sachant que le revenu national est équivalant à la production nationale, cette économie nationale connaîtra un deuxième accroissement de revenus.. et ainsi de suite jusqu’à la fin du processus de multiplication.
On remarque que les accroissements successifs de la production sont plus en plus faibles en raison de la fuite du processus que constitue l’épargne.
L’investissement public peut être financé par des emprunts à l’étranger, cette création de monnaie alimente la demande et ne provoque pas d’inflation en raison de l’élasticité de l’offre.
La redistribution des revenus (la couverture sociale) :
Grâce à des prélèvements sur tous les ménages et toutes les entreprises, l’Etat se procure des ressources qu’il peut utiliser dans un ensemble de prestations sociales : allocations familiales, indemnités, remboursement des frais de maladie… Avec cette politique, l’Etat améliore le revenu des ménages en situation difficile (forte propension marginale à consommer), il en résulte nécessairement un accroissement de la consommation très bénéfique pour l’activité nationale.
Les subventions d’exploitation :
- Subvention à la consommation : somme monétaire versée par l’Etat à certaines entreprises pour réduire le prix de vente. Le bénéficiaire est donc le ménage.
- Subvention de production : aides financières ou matérielles (exonération fiscales, équipement, …) présentée par l’Etat à certains producteurs dont le revenu initiale est insuffisant. Ces aides sont surtout accordées aux agriculteurs surtout pour réduire l’exode rurale.
- Subvention à l’exportation : somme monétaire versée aux entreprises exportatrices pour améliorer artificiellement leur compétitivité sur le marché international. Ces subventions sont interdites par l’OMC en raison de la concurrence déloyale qu’elles occasionnent.
Toutes ces dépenses publiques (investissements publics, redistributions et subventions) se traduisent par l’accroissement de déficit budgétaire.
Ce déficit est différemment analysé par les économistes :
Les keynésiens : ils estiment que ce déficit est favorable à l’économie nationale : le déficit relance l’activité économique.
D’un autre côté, Keynes estime que ce déficit peut être financé par une création de monnaie favorable à l’activité économique. En effet, il estime que lorsque l’offre de monnaie augmente le taux d’intérêt diminue, ce qui accroît la consommation et l’investissement stimule la croissance de l’emploi.
Les économistes libéraux : ils s’opposent à l’intervention de l’Etat et donc au déficit budgétaire. Ils justifient ce point de vue par les éléments suivant :
- Lorsque la dette de l’Etat est importante, le service de la dette (le remboursement) commence à s’accaparer une bonne partie des ressources de l’Etat au détriment du dépenses productives (routes, barrages, écoles…)
- L’effet d’éviction : c’est le fait qu’une bonne partie des capitaux disponibles s’oriente vers le secteur public au détriment du secteur privé. Quand on sait que le secteur privé est le principale animateur de l’activité économique on comprend que l’effet d’éviction a un aspect négatif.
- Risque d’augmentation du taux d’intérêt : lorsque l’Etat finance son déficit budgétaire par le recours aux emprunts (cession des bons de trésor par exemple) il engendre une baisse importante de l’offre des capitaux, ce qui se traduit par l’accroissement du taux d’intérêt, la réduction de la consommation et de l’investissement et donc le ralentissement de la croissance et l’accroissement du chômage.
C’est pour ces multiples raisons que les libéraux avantagent l’intervention par une politique monétaire et non pas par une politique budgétaire.
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