La fonction des achats est l’une de celle qui a connu les bouleversements les plus profonds ces dernières années en raison des transformations que les méthodes de stockage ont connues. Les gestionnaires de stocks doivent, en effet, minimiser les coûts liés aux stocks et aux approvisionnements tout en maintenant un stock suffisant pour assurer la sécurité des approvisionnements.
La méthode des flux tendus (ou la méthode japonaise « Kanban ») vise à obtenir les stocks les plus faibles possible, non seulement de matières premières, de produits intermédiaires, mais encore d’encours de production et de produits finis. Cette méthode a eu des conséquences notables sur la structure des bilans en limitant singulièrement les besoins en fonds de roulement (et consécutivement les fonds de roulement, ceux-ci devant couvrir au moins la moitié de la valeur des stocks selon les règles de l’orthodoxie financière).
L’objectif poursuivi est la diminution des coûts générés par la gestion des coûts, tout en maîtrisant les risques liés à la rupture des stocks. Celle-ci a été rendue possible grâce aux systèmes de gestion informatisés. Il est à noter que la généralisation des méthodes du « juste à temps » a entraîné une forte croissance du trafic routier. Les stocks qui ne sont pas localisés dans les centres de production, le sont sur les voies de communication, principalement routières.
La taille moyenne des commandes diminue, tandis que leur fréquence augmente. Le coût de la gestion à flux tendus a tendance à être répercuté sur les fournisseurs.
Se référer aux modèles de base de gestion des stocks
Les paramètres se rapportent aux stocks minima de sécurité, aux délais de livraison et à la fréquence des approvisionnements. Le modèle constitue le raisonnement matriciel à partir duquel la grande majorité des modèles de gestion de stocks a été développée :
■ Le stock actif est la quantité de produits qui entre en stock à chaque livraison et qui est consommée (quantité économique). Il dépend de la fréquence d’approvisionnement.
■ Le stock de sécurité doit simultanément faire face à une accélération de la consommation pendant le délai de réapprovisionnement et à un allongement du délai de livraison.
■ Le stock de réapprovisionnement est le niveau de stock qui entraîne le déclenchement de la commande. Il inclut le stock de sécurité (stock d’alerte, stock critique).
Le modèle Wilson de base vise à minimiser le coût de gestion du stock (coût d’obtention du stock, coût de possession du stock). Les paramètres sont les suivants :
C : consommation annuelle en quantité
f : coût d’obtention d’une commande
t : taux de possession annuel du stock
p : coût d’un article stocké
Q : quantité économique
N : nombre de commandes avec (N = C /Q)
■ Le coût d’obtention des commandes est égal à : f . C /Q
■ Le coût de possession du stock est égal à : Q /2 . p . t (le stock moyen valant Q /2)
■ Le coût de gestion du stock est égal à : (f . C /Q) + (Q /2 . p . t)
Ce coût est minimisé lorsque cette équation est minimisée. Le coût de gestion est minimum pour la valeur de Q, notée Q*, égale à :
Q* = [(2 . C . f ) / (p . t)]½
Coût de gestion minimum du stock = (2 . C . p . t . f )½
Cadence optimale d’approvisionnement : N* = C / Q*
La formule de Wilson doit être adaptée si des tarifs différenciés sont appliqués en fonction des quantités des commandes passées. Le modèle avec pénurie envisage la possibilité d’une rupture des approvisionnements.
Coût de gestion minimum du stock avec pénurie = Coût de gestion minimum du stock sans pénurie . α-½
α est un taux de service, c’est-à-dire la période pendant laquelle le stock n’est pas vide. Il est égal à :
α= [Cr / (Cr + Cs)] avec Cr égal au coût de possession et Cs égal au coût de pénurie
La demande peut être considérée comme aléatoire pendant le délai de réapprovisionnement. L’entreprise va alors constituer un stock de sécurité supplémentaire générant des coûts de stockage additionnels qui doivent se justifier par une réduction corrélative des coûts de rupture.
Deux modèles existent :
■ la gestion calendaire qui consiste à lancer des ordres d’approvisionnement à intervalles réguliers pour des quantités irrégulières ;
■ la gestion à point de commande, qui consiste à passer une commande pour reconstituer le stock actif (quantité économique), dès que le niveau du stock atteint le point de commande, et donc à des dates irrégulières.
Choisir les bonnes bases pour assurer la gestion budgétaire des approvisionnements
L’établissement du budget des achats suppose que l’entreprise arbitre entre une budgétisation par périodes constantes (avec des quantités variables) et une budgétisation par quantités constantes (avec une périodicité des commandes irrégulière). Elle suppose un suivi constant des mouvements de stocks visant à éviter toute rupture des flux, tout en assurant l’approvisionnement des centres de production conformément à leur rythme de fabrication.
Date de commande – Livraison – Entrée en stock – Sortie du stock – Consommation
Le suivi en temps réel des niveaux de stocks, de commandes et de consommation est rendu possible par les systèmes de gestion informatisée. La mise en réseau des différents acteurs économiques constituant la chaîne de production permet de suivre de manière quasiment instantanée le déroulement effectif des flux. Ces méthodes de suivi des stocks en temps continu sont beaucoup plus efficaces que le calcul périodique de ratios de rotation de stocks.
La valeur des stocks peut être représentée par une loi de Pareto : 20 % des références représentent 80 % de la valeur des stocks.
La méthode ABC est également utilisée :
■ 10 % des références (A) correspondent à 60 % de la valeur de la consommation de matières premières et de produits intermédiaires ;
■ 30 % des références (B) représentent 30 % des consommations en valeur ;
■ 60 % des références (C) totalisent 10 % des consommations en valeur.
Attention:
Il s’agit de lois établies sur la base de constatations empiriques. Il convient de vérifier à chaque fois si elles s’appliquent aux cas particuliers étudiés.
Le contrôle budgétaire appliqué aux stocks comprend deux parties :
■ le contrôle des stocks qui correspond au budget des achats(contrôle des écarts sur quantités et sur prix);
■ le contrôle des coûts d’approvisionnement se rapportant à un budget annexe, celui des frais d’approvisionnements et de stockage (charges variables et charges fixes).
À retenir
✔L’optimisation du budget des approvisionnements n’est qu’un des aspects de la gestion du cycle de production et de distribution.
✔Les opérations logistiques sont dorénavant totalement contrôlées par des systèmes informatisés de gestion et les gains de productivité obtenus en ce domaine (« méthode des flux tendus ») sont la conséquence directe de l’informatisation intégrale de la gestion des flux.
✔Les applications du système G.P.S. (« Global Positioning System ») aux opérations logistiques sont porteuses d’améliorations décisives.
✔Les méthodes traditionnelles de gestion des achats remplissent dorénavant plus une fonction illustrative et pédagogique qu’elles ne constituent une introduction à la gestion moderne des transferts de matières premières, de biens et d’informations.
Voir l’exemple corrigé sur la gestion des approvisionnements.
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