Les nations comptabilisent les échanges avec l’extérieur pour comparer l’ampleur des flux d’entrée à celle des flux de sortie. Pour cela, elles élaborent un document comptable, conforme aux recommandations de l ‘ONU, la balance des paiements, qui enregistre les échanges de biens, de services et de capitaux au cours d’une période donnée (le trimestre, l’année). En France, ce document est établi par la Banque de France.
La balance des paiements suit le principe de la comptabilité en partie double. Ainsi, une même opération est comptabilisée deux fois : en tant que flux réel et en tant que flux monétaire, contrepartie exacte de ce même flux réel. Par exemple, une vente de marchandises à l’étranger pour une somme de 1 000 euros est enregistrée d’un côté de la balance en tant qu’exportation (sortie de marchandises – flux réel), et de l ‘autre côté de la balance en tant qu’augmentation des réserves monétaires (entrée de monnaie – flux monétaire). Dès lors, on comprend qu’une balance des paiements est nécessairement équilibrée.
La balance des paiements se divise en comptes : Compte des transactions courantes, Compte de capital, Compte financier.
Présentation simplifiée de la balance des paiements
Le compte des transactions courantes
Les échanges de biens : ils sont composés de l’ensemble des exportations et importations de marchandises, de l’avitaillement, et du négoce international, qui ont été enregistrés au cours d’une période de référence (mois, trimestre, année), entre l’économie nationale et l’extérieur.
La différence entre les seules exportations et importations de marchandises permet d’obtenir le solde du commerce extérieur. Les exportations sont souvent comptabilisées à une valeur FAB (Franco A Bord), c’est-à-dire à la valeur du produit à sa sortie de l’usine majorée des coûts de transport jusqu’à la frontière du pays exportateur.
Les importations sont en général comptabilisées CAF (Coût Assurance Fret compris) c ‘est-à-dire à la valeur FAB majorée des frais de transport et d’assurance à la frontière du pays importateur. Pour éviter de comptabiliser des services (transports, assurances) avec les marchandises, on préfère procéder à des enregistrements de type FAB/FAB.
Les échanges de services : aussi appelés « invisibles », ils concernent les flux d’échanges avec l’extérieur dont, à l’inverse des marchandises, on ne perçoit pas le passage à la frontière. La différence entre les seules exportations et importations de services permet d’obtenir le solde de la balance des services. L’ensemble des invisibles qui procurent un gain de devises sont assimilés à des exportations, alors que les invisibles qui nécessitent des devises sont considérés comme des importations.
• Les revenus versés ou reçus de non-résidents : ils comportent, tout d’abord, des « Revenus primaires », lesquels regroupent les revenus des salariés, et les revenus des investissements (directs et de portefeuille) ; puis des « Revenus secondaires », en distinguant ceux des « administrations publiques » (prestations sociales, transferts courants, transferts vers les institutions de l’UE, frais de fonctionnement des institutions européennes) et ceux des « autres secteurs » (envois de fonds des travailleurs).
Ces revenus secondaires sont des transferts unilatéraux, qui n’ont aucune contrepartie, comme les dons au profit de résidents d’autres pays. Dans ce cas, un flux monétaire est enregistré. Pour respecter le principe de la partie double, un enregistrement en contrepartie se fait à l’aide du poste « Revenus secondaires ».
Le solde des transactions courantes : le compte des transactions courantes enregistre l’ensemble des flux de biens, de services, et de revenus, ainsi que les « Autres biens et services ». La part des flux de transactions courantes dans le total des flux de la Balance des paiements a considérablement diminué au cours des dix dernières années, comme l’illustre, à l’inverse, le poids très important acquis par les flux financiers.
Cependant, les transactions courantes constituent un indicateur de performance de l’économie. Un pays dont le solde est excédentaire produit plus qu’il ne consomme et n’investit. La raison peut en être une forte demande en provenance de l’extérieur du fait d’une forte compétitivité prix et ou qualité. En outre, les devises dégagées grâce à l’excédent peuvent être investies à l’étranger et fournir, ainsi, des sources de revenus complémentaires.
Évolution du compte des transactions courantes :
Le compte de capital
Les transferts en capital : ces transferts résultent de la crise de la dette des pays du tiers-monde qui ne peuvent honorer leurs engagements. Il s’agit de remises de dettes et de pertes sur créances accordés à ces pays. Ces transferts s’apparentent à des transferts unilatéraux dans le sens où ils n’ont aucune contrepartie.
Le compte financier
Les différents types de flux financiers : on distingue tout d’abord des flux d’investissements directs (y compris les augmentations de capital) qui permettent la création ou la reprise, partielle ou totale, d’entreprises à l’étranger ou par des étrangers en France.
En outre, les agents économiques procèdent également à l’achat de titres, actions et obligations, qui constituent des placements et sont considérées comme des investissements de portefeuille. Enfin, les agents économiques empruntent et prêtent à l’étranger à long terme (plus d’un an) ou à court terme à l’occasion d’exportations et d’importations (crédits commerciaux).
La comptabilisation des flux financiers : aucune distinction n’apparaît entre le long et le court terme. En balance des paiements, les mouvements de capitaux sont appelés « Flux financiers » et, avec les transactions courantes, représentent l’ensemble des flux réels. Les flux monétaires, contrepartie exacte des flux réels, sont enregistrés dans un poste intitulé « Avoirs de réserves ».
L’équilibre de la Balance des paiements est ainsi obtenu, aux « Erreurs et omissions » près. Le solde des flux financiers peut être lié au solde des transactions courantes (financement d’un déficit) mais est aussi souvent autonome (financement d’une jeune économie, attractivité des placements nationaux).
Application : Retrouver l’équilibre de la balance des paiements française en 2008, 2011 et 2012.
∗ Puisque la balance des paiements est nécessairement équilibrée, dans une présentation en liste, une augmentation
des réserves de devises est notée négativement et une diminution notée positivement.Corrigé
Je suis content de lire ,cet article