Le taux de change permet de passer d’une monnaie à l’autre. Il représente le nombre d’unités d’une monnaie étrangère que l’on peut acquérir avec une unité de monnaie nationale. Ainsi, il existe, pour une monnaie, autant de taux de change bilatéraux que de monnaies étrangères. Un taux de change fixe représente une parité déterminée à l’avance dans le cadre d’accords internationaux entre les pays concernés, alors qu’un taux de change flottant, ou flexible, évolue librement sur le marché des changes .
Le marché des changes est le lieu abstrait où se confrontent les offres et les demandes de devises, et où se déterminent donc les taux de change. Il n’est pas localisé en un lieu géographique unique. Les achats et les ventes de devises se déroulent en tous points de la planète.
Pour cette raison, il fonctionne en continu car des devises s’échangent, à tout moment de la journée. Il s’agit d’un marché principalement interbancaire, les banques intervenant en majorité pour leurs clients. Cependant, d’autres acteurs d’importance se retrouvent sur ce marché : les autorités monétaires pour défendre la parité de leur monnaie, mais aussi les grandes entreprises multinationales qui gèrent leurs trésoreries en devises.
La détermination des taux de change
Les échanges de biens et services : en premier lieu, le taux de change est le reflet des transactions de change qui résultent des exportations et importations entre pays. En conséquence, un excédent (déficit) des transactions courantes conduit à une hausse de la demande (offre) de la monnaie nationale et amène à une appréciation (dépréciation) du taux de change.
* Échanges avec des pays hors de la zone euro
Le niveau des prix : selon la théorie de la parité des pouvoirs d’achat (PPA), si un même panier de biens coûte 100 euros en France et 120 dollars aux USA, le taux de change doit s’établir à 1 euro = 1 ,2 dollar. La variation du taux de change est alors le reflet des différences d’inflation pour garantir l’unicité du prix d’un bien exprimé en différentes monnaie. Si l’inflation s’établit à 10 % aux USA, alors qu’elle est nulle dans la zone euro, le coût du panier s’élève désormais à 1 32 dollars aux USA, contre 100 euros en France. Le taux de change doit donc s’établir à 1 euro = 1 ,32 dollar.
Les mouvements de capitaux : les échanges de devises proviennent surtout des mouvements de capitaux, sensibles aux variations de taux d’intérêt. Lorsque le taux d’intérêt à l’intérieur de la zone euro est supérieur aux taux d’intérêts à l’extérieur de la zone, les capitaux affluent pour se placer sur le territoire de la zone euro. Pour cela, ils sont d’abord convertis en euro sur le marché des changes. Il en résulte une hausse de la demande d’euro et donc une appréciation du taux de change de l’euro.
La spéculation : le marché des changes constitue un haut lieu de la spéculation, ce qui amène à une déconnexion entre les taux de change observés et les taux de change attendus eu égard aux données économiques fondamentales des pays considérés (taux d’inflation, solde des transactions courantes, taux d’intérêt). En effet, en spéculant à la hausse d’une monnaie, les acteurs sur le marché des changes vont, en achetant celle-ci, contribuer à sa hausse effective.
Les politiques de change
Les fondements des politiques de change : les agents économiques sont, du fait de leurs relations avec l’extérieur, soumis au risque de change. Celui-ci se définit comme étant la possibilité de réaliser une perte de change, par la seule détention dans le temps d’un actif libellé en devises. Aussi, les autorités monétaires se fixent comme objectifs d’encadrer les variations de change pour limiter ce risque. De plus, la politique de change peut être un moyen de renforcer la compétitivité-prix d’une économie lorsque le taux de change s’éloigne de la parité des pouvoirs d’achat. Enfin, la politique de change constitue une sous-catégorie de politique économique qui permet de réaliser les objectifs de plein emploi, de croissance, de stabilité des prix et d’équilibre extérieur .
L’appréciation de la monnaie : la politique de change peut consister à privilégier l’appréciation de l’euro, pour lutter contre l’inflation importée, ce qui permet de diminuer le coût des approvisionnements en provenance de l’extérieur de la zone euro. En outre, une telle politique conduit à une nécessaire adaptation des secteurs d’activité concurrencés par les produits extérieurs à la zone. Les gains de productivité attendus peuvent alors servir à baisser les prix des produits exportés, à investir pour se moderniser davantage.
La dépréciation de la monnaie : une dépréciation de l’euro peut, elle aussi, conduire à un rééquilibrage du commerce avec l’extérieur de la zone, dans la mesure où elle renchérit le coût des importations et diminue le prix des exportations. Cependant, il convient pour cela que les entreprises répercutent sur les prix les effets de la dépréciation. En outre, la compétitivité-prix n’est pas suffisante et elle se heurte à une plus ou moins grande élasticité de la demande par rapport aux prix. Si la structure des échanges extérieurs est composée principalement de produits à demande inélastique, la dépréciation ne produira pas les effets attendus.
Les instruments des politiques de change
L’intervention des autorités monétaires : les autorités monétaires peuvent intervenir sur le marché des changes en vue de réguler les variations de change en achetant (vendant) de la monnaie de la zone pour que le cours de celle-ci s’apprécie (se déprécie). Cependant, cette pratique se limite au volume de réserves de change disponible.
Le maniement des taux d’intérêts : il s’avère nécessaire pour attirer les mouvements de capitaux qui recherchent les placements les plus rémunérateurs. Si la Banque centrale européenne relève ses taux, les investisseurs étrangers changent leurs devises en euros, ce qui accroît la demande d’euros et contribue à l’appréciation du change.
Le contrôle des changes : remarquons que le contrôle des changes, aujourd’hui abandonné dans la zone euro, permet d’éviter que les résidents spéculent contre leur propre monnaie.
Le théorème des élasticités critiques
Une dépréciation-dévaluation a pour conséquence de modifier la compétitivité-prix d’une économie par rapport à ses partenaires commerciaux. Si le prix de ses exportations a tendance à diminuer (dans le cas où les exportateurs n’adoptent pas un comportement de marge qui consiste à conserver leurs prix en devises) rien ne dit que les quantités vendues vont s’accroître. Tout dépend, en effet, de la réaction de la demande par rapport à cette modification du prix de vente.
Plus la demande est élastique, plus les volumes exportés seront importants. Inversement, la hausse du prix des importations (au cas où les exportateurs étrangers ne modifient pas leurs prix en devises) ne conduit pas automatiquement à un ralentissement des quantités importées. Moins la demande intérieure est élastique aux variations de prix (cas du pétrole), moins le volume des importations se modifiera.
Selon, le théorème des « élasticités critiques » de Marshall-Lemer-Robinson, une dépréciation de la monnaie améliore le solde des transactions courantes si la somme en valeur absolue des élasticités-prix des importations et des exportations est supérieure à 1 .
Application : Décrire le cercle vertueux de la monnaie forte. Quelle en est la principale limite ?
Corrigé
• L’appréciation de l’euro permet de maîtriser l’inflation importée et donc de réduire les coûts des entreprises de la zone euro qui, dès lors, sont plus compétitives à l’extérieur de la zone. Ainsi, les volumes exportés s’accroissent ce qui conduit à une demande d’euros plus importantes sur le marché des changes. Il en résulte une nouvelle appréciation de l’euro.
• Une politique de monnaie forte présente une limite importante qui est celle de la compétitivité structurelle de l’économie. En effet, l’appréciation conduit dans un premier temps à la hausse du prix des exportations, ce qui peut nuire aux biens exportés si leur compétitivité repose essentiellement sur le prix et non la qualité. L’euro étant désormais la monnaie de plusieurs pays dont les structures économiques sont différentes, une même variation du cours de l’euro n’a pas les mêmes effets sur les exportations des différents pays de la zone.
BONJOUR A
auriez -vous svp des cours et exercices sur la paie
Voir ce lien : Exercice sur la comptabilisation de la paie