Cours d’introduction à l’économie résumé

L’économie fait partie des « sciences sociales » ou « sciences molles » (par opposition aux « sciences dures » que sont la physique et les mathématiques par exemple). Depuis qu’elle existe l’économie n’a pas de « recette » : elle n’a en effet depuis le 18 ème siècle pas résolu de gros problèmes ; elle n’a pas davantage de « théorie » adoptée par tous les économistes.

 

Edmond MALINVAUD (économiste français du 20ème siècle), sur la question du niveau approprié de l’augmentation des salaires pour ne pas entraîner une perte profit trop importante, estime qu’il n’y a pas de réponse ! ce qui prête à penser qu’il y a une crise de la science économique.

Il existe plusieurs courants de pensée dits « écoles ».

L’économie n’est pas à proprement parler « une science » pour, notamment, trois raisons :

  1. L’objet même de l’économie est très discuté.
  2. Il n’y a pas de « méthodologie » propre à l’économie : elle emprunte aux autres sciences.
  3. Pour qu’elle soit une science, il faudrait que la recherche en économie soit totalement désintéressée.

Or, l’économie est à la base « politique », elle essaie toujours de justifier le capitalisme : la recherche est donc très spéculative. Cette thèse est « confirmée » par différents économistes :

–  Herbert SIMON – considéré comme le plus grand économiste du 20ème siècle (psychosociologue à la base à la CARNEGIE-MELLON, également grand spécialiste de l’intelligence artificielle) – a estimé que les agents économiques n’ont qu’une rationalité limitée (il est l’inventeur du concept) : pas d’information complète et traitement de l’information également limité (la rationalité parfaite est dite « substantive », la rationalité limitée est dite « procédurale »).

Citation : « Je ne connais aucune science autre que l’économie qui ait la prétention de parler de « phénomène réel et qui se livre à un exposé en aussi flagrantes contradictions avec les « faits ».

–  Vladimir LEONTIEFF – inventeur des outils de la comptabilité nationale – indique pour sa part :

« Dans aucun autre domaine de la recherche que l’économie, il n’a été fait usage d’un « appareil aussi massif et raffiné que les statistiques pour des résultats aussi « médiocres ».

L’économie ne peut être neutre puisque l’économiste analyse une société dont il fait partie : il est donc influencé par sa propre vision des choses.

LA QUESTION DE L’OBJET DE L’ÉCONOMIE

Les économistes classiques ont défini l’économie comme la science des phénomènes qui ont un prix (phénomènes marchands). Ils ont donc analysé les problèmes de répartition des revenus à travers les marchés et analysé les conditions de la production.

MARX a critiqué cette vision de l’économie du fait d’une part qu’elle élimine les phénomènes non marchands (ex : services publics) qui peuvent jouer un rôle très important dans la vie économique et d’autre part que le système des prix dépend de phénomènes tels que la technologie, les conditions de travail, l’organisation sociale.

Cette insatisfaction a donné lieu à deux types d’évolution :

Première évolution

Les néoclassiques ont réduit le champ de l’économie : pour eux l’économie se réduit aux conditions de l’échange sur les marchés (analyse statique : comment se font les échanges à l’instant « t »).

Deuxième évolution

Les néoclassiques « modernes » (années 50) ont élargi le champ de l’économie.

Ainsi, selon Lionel ROBBINS : « L’économie politique est la science qui étudie le comportement humain comme une relation « entre des fins et des moyens rares qui ont des usages alternatifs »

Toutes actions humaines se faisant dans le cadre de moyens relativement rares relèveraient donc de l’économie.

Gary BECKER (qui a « inventé » le concept du capital humain) indique pour sa part : « La science économique entre dans un nouvel âge : désormais, l’analyse économique s’étend « à l’ensemble du comportement humain et aux décisions qui y sont associées ».

Ce qui revient à dire que l’humain n’est pas le caractère matériel marchand mais la nature même du problème.

Toute question qui pose un problème d’allocation de ressources et de choix dans le cadre d’une situation de rareté relève selon lui de l’économie et peut être traitée par l’économie.

Pour MARX, la production, la consommation des biens matériels, etc… sont dépendantes des structures sociales dans lesquelles se font ces échanges. Un des grands objets de l’économie est l’analyse de la dynamique de l’économique (en particulier, le capitalisme).

Joseph Alois SCHUMPETER (Autrichien qui a émigré aux US dans les années 30 – 1911 « La Théorie de l’évolution économique » – 1939 « Business cycles » – 1942 « Capitalisme, Socialisme et Démocratie ») s’est intéressé en particulier aux cycles KONDRATIEFF : cycles longs de 40 à 50 ans qui auraient quatre phases à savoir l’expansion, la récession, la crise et la reprise.

SCHUMPETER a essayé d’expliquer ces cycles par une théorie basée sur le concept des « grappes d’innovation » : il considère qu’il y a peu de véritables « chefs d’entreprise » au sens de gens dynamiques et innovateurs.

Selon lui, ces « cycles » s’expliquent de la manière suivante : à un moment donné, un certain nombre de « vrais » entrepreneurs innovent ce qui génère une phase de croissance forte, puis ensuite, les « mauvais » entrepreneurs vont se mettre à « copier » les premiers ; ce qui entraîne, compte tenu de l’offre trop importante, une phase de récession.

L’ÉCONOMIE N’A PAS DE MÉTHODOLOGIE PROPRE

L’économie emprunte beaucoup aux mathématiques, mais on ne peut pas en économie se livrer à des expériences qui permettraient de se livrer à des itérations entre l’observation et la théorie.

En effet, les phénomènes économiques résultent de nombreuses variables : lien entre l’environnement financier et industriel interdépendants. Ainsi, les théories économiques sont réfutables.

Que faut-il faire ?

En premier lieu, essayer d’élaborer une théorie pour tenter d’expliquer ; exemple la monnaie : définition d’un critère ; une fois défini, il va falloir essayer d’expliquer l’évolution de la masse monétaire liée à l’activité économique.

Il faut essayer de trouver des causes à cette corrélation.

MV = PT (transaction)

Masse Monétaire x Vitesse (de circulation) = Prix (niveau général) x Production (ou transaction)

Thèse de la neutralité de la monnaie à l’inverse de KEYNES.

Autres problèmes : un certain nombre de concepts théoriques ne sont pas directement observables.

Une des théories revient à dire que le prix est fixé à l’intersection des courbes de l’offre et de la demande : le problème est que les « courbes » de l’offre et de la demande sont purement hypothétiques…

De nombreux concepts économiques sont observables mais posent des problèmes de définition, notamment le concept de PIB qui définit la richesse créée dans un pays : que produisent les banques ? les femmes au foyer ne font pas partie de la production…

POUR QU’ELLE SOIT UNE SCIENCE IL FAUDRAIT QUE LA RECHERCHE EN ÉCONOMIE SOIT TOTALEMENT DÉSINTÉRESSÉE

Selon le paradigme néoclassique, la société est composée d’individus qui n’auraient pas de lien entre eux : l’homo œconomicus

La théorie néoclassique est basée sur l' »individualisme méthodologique » : les néoclassiques essaient de partir du comportement des individus pour comprendre la fonction globale.

A l’inverse, d’autres économistes selon la théorie du « holisme » (totalité) considèrent que le comportement des individus dépend de la structure globale du système social dont il subit l’influence.

Aujourd’hui, on pense qu’il faut prendre en compte un peu les deux…

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