Analyse de l’équilibre financier(étude descriptive, fonctionnelle et financière)

Pour l’analyse de l’équilibre financier, le document central est le bilan. L’évaluation des « grandes masses» du bilan et l’étude des relations qui existent entre elles et entre leurs composantes principales constituent l’analyse de la structure financière. Cette analyse permet de porter un jugement sur les équilibres financiers fondamentaux. Cette analyse de l’équilibre financier dépend, toutefois, de l’approche financière utilisée et des objectifs visés.

Deux approches seront distinguées: L’approche fonctionnelle et l’approche patrimoniale. Au préalable, il s’avère opportun de présenter le bilan, document de base.

Etude descriptive du bilan comptable

Le bilan est un document de synthèse dans lequel sont regroupés, à une date donnée, l’ensemble des ressources dont l’entreprise a disposé et l’ensemble des emplois qu’elle en a fait.

Présentation schématique:

ÉTUDE DESCRIPTIVE DU BILAN COMPTABLE

 

Explications relatives à certains postes du bilan

Pour utiliser le bilan à des fins d’analyse financière, il est indispensable de connaître avec précision le contenu des postes qui y figurent. Certains de ceux-ci méritent plus particulièrement des explications:

Les immobilisations en non valeurs

Frais Préliminaires. Ils comprennent:

– les frais de constitution (droit d’enregistrement, honoraires du notaire…) ;
– les frais préalables au démarrage: frais engagés pour assurer le démarrage de l’entreprise (prospection, publicité) ;
– les frais d’augmentation de capital et d’opérations diverses (fusions, scissions, transformations).

Charges à répartir sur plusieurs exercices:

Certaines charges particulièrement importantes ne se rattachent pas exclusivement à l’exercice au cours duquel elles ont été engagées. Elles peuvent alors être étalées sur plusieurs exercices. Les charges à répartir doivent être amorties dans un délai maximum de 5 ans. Exemples: frais d’émission des emprunts, grosses réparations.

Primes de remboursement des obligations:

Elles concernent les primes octroyées lors des émissions des emprunts obligataires. Elles représentent la différence entre la valeur nominale de l’obligation et le prix d’émission Prime de remboursement = Valeur nominale- Prix d’émission.

Immobilisation en recherche et développement.

Il s’agit de frais de recherche appliquée et de développement expérimental, liés à des projets nettement individualisés et dont les chances de réussite sont sérieuses. Sauf exception, les frais préliminaires, comme les frais de recherche et de développement doivent être amortis (linéairement) dans un délai qui ne peut excéder 5 ans. Tant que l’amortissement n’est pas achevé, toute distribution de dividendes est interdite, sauf s’il existe des réserves libres dont le montant est au moins égal à la valeur nette des frais.

Immobilisations financières

Participations:

Cette rubrique est constituée par les titres dont la possession durable est estimée utile à l’activité de l’entreprise, notamment parce qu’elle permet d’exercer une influence sur la société émettrice des titres ou d’en assurer le contrôle.Sauf preuve contraire, sont présumés être des titres de participation:

– les titres acquis par offre publique d’achat (OPA) ou par offre publique d’échange (OPE),
– les titres représentant au moins 10 % du capital d’une entreprise. Les titres en question sont, évidemment, des actions ou des parts sociales.

Créances rattachées à des participations:
Ce sont des créances nées à l’occasion de prêts octroyés à des entreprises dans lesquelles le prêteur détient une participation.

Autres titres immobilisés:
Ce poste comprend, notamment, des actions et des obligations que l’entreprise a l’intention de conserver durablement pour tout motif autre que celui d’exercer une influence sur la société émettrice.

Autres immobilisations financières:
Il s’agit des prêts à plus d’un an et des dépôts (de garantie, etc.) dont la durée est supérieure à 1 an.

Écarts de conversion

À la clôture de l’exercice, toutes les créances et dettes en monnaies étrangères sont évaluées en dirhams sur la base du dernier cours de change connu.

Exemple :
Une entreprise a une dette et une créance étrangères respectivement de 10 000 et 15 000 euros, inscrite en comptabilité respectivement pour un montant de 115 240 Dhs et 172 860 Dhs. À la fin de l’exercice, cette entreprise se trouve dans l’un des deux cas suivants:
1 euros = 11,422Dhs
1 euros =11,614Dhs
Dans tous les cas, le résultat comptable de l’exercice n’est pas modifié. Toutefois, s’il y a perte de change latente, une provision pour perte de change doit être constituée qui, elle, a une influence sur le résultat.

Subventions d’investissement

Ce sont des fonds octroyés par l’Etat ou les collectivités locales à l’entreprise en contre partie de la réalisation de certains investissements. Elles ont une vocation à disparaître du passif une fois l’objet de leur constitution réalisé et englobent une dette fiscale latente. Elles sont donc moins stables que les capitaux propres. Il en est de même des provisions réglementées.

Analyse de l’équilibre financier:L’approche fonctionnelle

L’approche fonctionnelle s’intéresse au fonctionnement de l’entreprise dans une perspective de continuité d’exploitation et en mettant en relief la notion du « cycle d’exploitation ».le point le plus important de cette approche est la prise en considération des différents cycles de l’entreprise. L’analyse part d’un bilan en valeurs brutes, avant affectation du résultat.

Le bilan fonctionnel

Le bilan fonctionnel, également appelé bilan économique, est centrée sur le fonctionnement de l’entreprise; il permet de dégager les grandes masses en mettant en évidence leurs rôles, leurs fonctions et leurs dimensions économiques. Quel stock de ressources disponibles pour financer quels emplois ?

Il n’est autre que le bilan préconisé par le plan comptable. Il est dit fonctionnel parce que les postes y sont classés d’après la fonction à laquelle ils se rapportent. Les fonctions en cause sont les suivantes:

– La fonction financement : Elle regroupe les postes de capitaux propres, de dettes de financement (quelles que soient leurs dates d’échéance) ainsi que les amortissements et provisions.

– La fonction investissement : Elle concerne les immobilisations en non-valeurs, incorporelles, corporelles et financières (quelles que soient leurs durées de vie).

– La fonction exploitation : entendue au sens large, elle reçoit tous les autres postes, c’est-à-dire :

à l’actif:

  • les postes directement liés aux opérations du cycle d’exploitation, stricto sensu (stocks, créances clients et comptes rattachés…), lesquels constituent l’actif circulant d’exploitation.
  • les postes liés aux opérations diverses (créances diverses, capital souscrit appelé non versé…) lesquels représentent l’actif circulant hors exploitation.
  • les postes de disponibilités (banques, CCP, caisse. .) lesquels forment l’actif de trésorerie (AT) ;

Au passif:

  • les postes directement liés aux opérations du cycle d’exploitation, stricto sensu (dettes fournisseurs et comptes rattachés, dettes fiscales et sociales), qui constituent les dettes d’exploitation (DE).
  • les postes liés aux opérations diverses (dettes sur immobilisations, dettes fiscales relatives à l’impôt sur les résultats…), qui représentent les dettes hors exploitation (DHE).
  • les concours bancaires courants et les soldes créditeurs de banques qui constituent le passif de trésorerie (PT).

Cette présentation du bilan fonctionnel permet de répondre à deux questions :

  1. d’où est venu l’argent ? (origine des ressources)
  2. où est-il allé ? (nature des emplois)

Schéma du bilan fonctionnel:

bilan fonctionnel Le schéma ci-dessus décrit le contenu de chaque «bloc ». Cependant, certaines précisions sont nécessaires:

– le bilan fonctionnel est un bilan avant répartition. Le résultat de l’exercice est donc inclus dans les capitaux propres;

– toutes les provisions font partie des ressources durables, y compris les provisions pour dépréciation de l’actif circulant (on peut considérer, en effet, que le volume de ces provisions reste approximativement constant dans le temps, ce qui autorise à les assimiler à des ressources durables) ;

-les dettes de financement dont l’échéance se situe à moins d’un an continuent de figurer dans les ressources durables. Par contre, les concours bancaires courants, les soldes créditeurs de banque et les intérêts courus en sont exclus (les concours bancaires courants et les soldes créditeurs de banque constituent le passif de trésorerie; les intérêts courus sont inclus dans les dettes hors exploitation) ;

– le compte « État, impôt sur les résultats » est considéré, sauf indication contraire, comme relevant du hors exploitation;

– les valeurs mobilières de placement sont à intégrer, d’après le plan comptable, dans l’actif circulant hors exploitation;

– les comptes de régularisations font, en général, partie de l’exploitation;

– les écarts de conversion doivent être contre-passés, ce qui entraîne leur disparition et ramène les créances et les dettes concernées à leur valeur initiale;- les immobilisations financières s’entendent intérêts courus
exclus.

– D’un point de vue fonctionnel, l’appréciation de l’outil industriel et commercial ou actif économique de l’entreprise nécessite la prise en compte des biens acquis en crédit bail.

On assimile la valeur d’origine de l’immobilisation à un emploi stable ; la valeur nette à une ressource stable (dette financière) et le cumul des amortissements aux capitaux propres.

Les indicateurs d’équilibre fonctionnel

équilibre fonctionnel Le Fonds de roulement fonctionnel (FRF)

Le Fonds de roulement fonctionnel est la partie de l’actif circulant financée par des ressources stables. Il correspond au surplus des ressources durables sur les emplois stables. Un fonds de roulement fonctionnel est nécessaire aux
entreprises du fait des décalages dans le temps :

  • décalage entre les achats et les ventes, ceux-ci entraînent la constitution de stocks,
  • décalage entre les produits comptables et les paiements correspondants qui donnent naissance à des créances.

Formules de calcul:

Par le haut du bilan: FRF = Ressources durables – Emplois stables

Par le bas du bilan: FRF = (ACE brut + ACHE brut + TA) – (DE + DHE +TP)

On constate que, toutes choses égales par ailleurs, plus le fonds de roulement est élevé, plus les disponibilités de l’entreprise sont importantes. Donc, plus le fonds de roulement est élevé, plus grande est la marge de sécurité financière de l’entreprise. Toutefois, le Fonds de roulement fonctionnel, pris isolément, n’a qu’une signification relative. Pour déterminer si son niveau est satisfaisant, il faut le comparer au besoin de financement global.

Le besoin de financement global (BFG)

Les opérations du cycle d’exploitation (achats,production, ventes) ainsi que les opérations hors exploitation, donnent naissance à des flux réels (de marchandises, de matières, de produits finis) ayant pour contrepartie des flux monétaires. Les décalages dans le temps qui existent entre ces deux catégories de flux expliquent l’existence de créances et de dettes.

Les délais qui s’écoulent entre l’achat et la revente de marchandises, entre l’achat et l’utilisation des matières premières, entre la production et la vente de produits finis sont à l’origine des stocks. Ainsi, les opérations d’exploitation et hors exploitation de l’entreprise génèrent simultanément:

– les actifs circulants d’exploitation et hors exploitation, qui constituent des emplois, donc des besoins de financement;

– les dettes d’exploitation et hors exploitation, qui constituent des ressources de financement.

Les besoins et les ressources induits par les opérations de l’entreprise ne s’équilibrent pas. Généralement, les besoins
excèdent les ressources, de sorte que la différence: (ACE + ACHE) – (DE + DHE) représente un besoin de financement « résiduel» qui appelle une ressource correspondante. Cette ressource est naturellement le fonds de roulement. D’où la dénomination de «besoin de financement global» qui est donnée à l’expression (ACE + ACHE) – (DE + DHE).

BFG = (ACE + ACHE) – (DE + DHE)

Le besoin de financement est formé de deux composantes: le besoin de financement global d’exploitation (BFGE) et le besoin de financement global hors exploitation (BFGHE).

a) Besoin de financement global d’exploitation

BFGE=Actif circulant d’exploitation (ACE) – Dettes circulantes d’exploitation (DCE)

Le BFGE représente la composante la plus importante du BFG. Supposé directement lié au chiffre d’affaires, le BFGE
est une variable de gestion primordiale. Il est parfois appelé « besoin de financement du cycle d’exploitation ».

b) Besoin de financement global hors exploitation

BFGHE = Actif circulant hors exploitation (ACHE) – Dettes hors exploitation (DHE).

Composante généralement mineure du BFG, le BFGHE peut être très variable d’un exercice à l’autre.

La trésorerie nette

La trésorerie (appelée parfois trésorerie nette) est la différence entre l’actif de trésorerie et le passif de trésorerie.

TN = TA – TP

Cette notion est très importante puisqu’il est indispensable pour l’entreprise de disposer d’un niveau de disponibilités suffisant pour honorer ses dettes à la date d’échéance.

Relation entre FRF, BFG et TN :

L’équilibre du bilan: actif = passif, peut s’écrire:

Emplois stables + ACE + ACHE + T A= Ressources durables + DE + DHE + TP

ou : Si le fonds de roulement est insuffisant, un concours de trésorerie est nécessaire.

Le Fonds de roulement fonctionnel sera désigné, indifféremment, par FRNG ou par FR simplement.

Commentaire:
. Si FR > BFG, le fonds de roulement finance en totalité le BFG et il existe un excédent de ressources qui se retrouve
en trésorerie.
. Si FR < BFG, le fonds de roulement ne finance qu’une partie du BFG. La différence doit alors être financée par crédit bancaire.

L’approche financière

Selon cette approche, qualifiée également de patrimoniale, les postes de l’actif sont regroupés selon le critère de liquidité croissante et les postes du passif selon le critère d’exigibilité croissante. L’objectif principal est celui du risque couru par le créancier qui est celui de la cessation de paiement de l’entreprise. La solvabilité de l’entreprise est le but recherché à travers l’analyse liquidité.

Le bilan liquidité

Le bilan financier également appelé bilan liquidité, est à la base de l’analyse financière d’une entreprise, il permet en reclassant les postes du bilan selon leur liquidité à l’actif et selon leur exigibilité au passif, de porter un jugement sur la solvabilité de l’entreprise étudiée. Il permet de mettre en évidence le degré d’exigibilité des éléments du passif et le degré de liquidité des actifs.

L’objectif du bilan financier est de faire apparaître le patrimoine réel de l’entreprise et d’évaluer le risque de non liquidité de celle-ci.

Qu’est ce que la solvabilité?

C’est la capacité de l’entreprise à faire face à ses dettes à moins d’un an à l’aide de son actif circulant à moins d’un an .La poursuite de cet objectif explique les reclassements et retraitements qui doivent être apportées au bilan comptable pour obtenir le bilan financier.

L’analyse financière à partir des documents comptables est rendue parfois difficile du fait de la divergence entre la logique comptable ou fiscale et la logique financière pour le passage du bilan comptable résolument fonctionnel (bilan du P.C.M) à un bilan financier ou bilan liquidité, il convient pour l’analyste financier de procéder à certains retraitements et /ou classements de créances et de dettes pour améliorer la qualité de l’information du bilan et l’adapter aux impératifs de I ‘analyse et du diagnostic financiers.

Signalons que les retraitements et reclassements examinés ci-après découlent plus de l’application de principes de bon sens que du respect de normes bien établies ou d’une doctrine.

Les reclassements de l’actif

Stock outil : correspond au stock minimum nécessaire que l’entreprise constitue pour faire face à des besoins d’exploitation, et éviter ainsi la rupture du stock. Il est destiné à rester en permanence dans l’entreprise, il perd donc son caractère d’exploitation ou de liquidité. Il est donc nécessaire d’en retrancher le montant de l’actif circulant et de le reclasser parmi les actifs immobilisés.

Les actifs à plus ou moins d’un an : les actifs seront reclassés en fonction de leur échéance réelle

Les titres et valeurs de placement : si les TVP sont facilement négociables et donc totalement liquide, il convient de les assimiler à la trésorerie actif.

Les retraitements des actifs fictifs

Les immobilisations en non-valeurs : elles regroupent les frais préliminaires, les charges à répartir sur plusieurs exercices et les primes de remboursement des obligations. Leur montant sera retranché de l’actif et les capitaux propres seront diminués de même montant.

Les écarts de conversion Actif : les écarts de conversion correspondent à des pertes de changes latentes. En matière de retraitement, deux cas de figure peuvent se présenter. Si la perte latente a été constatée par une provision, aucun redressement ne devra être effectué, dans la mesure où le résultat de l’entreprise aura déjà supporté l’impact de la perte latente par le jeu de la dotation aux provisions. Si aucune provision n’est constatée, l’écart de conversion actif constitue donc une destruction potentielle de ressources non constatée et qui devra être retranché de l’actif, et déduit des capitaux propres.

Les plus ou moins-values latentes : L’analyste financier doit procéder chaque fois que possible aux corrections d’actifs qui lui paraissent nécessaires pour dégager une valeur réaliste du patrimoine de l’entreprise.

La répartition du résultat

Le bilan liquidité est toujours établi après répartition du résultat. Le bénéfice à répartir est constitué par le bénéfice de l’exercice corrigé du report à nouveau, des résultats nets en instance d’affectation et des prélèvements sur les réserves.

Le bénéfice à répartir n’est pas totalement disponible pour les actionnaires, car la distribution des dividendes obéit à des contraintes :

  • légales : affectation de 5% du bénéfice à la réserve légale dans la limite de 10% du capital.
  • statutaires : dotation le cas échéant à des réserves statutaires, versement d’un intérêt statutaire ou premier dividende.

Sur un plan financier, la répartition du résultat consiste à augmenter le passif circulant hors trésorerie du montant des bénéfices à distribuer ; les bénéfices non distribués faisant partie de l’autofinancement demeureront en capitaux propres. En cas de perte nette, celle-ci constitue un emploi de capitaux qui a déjà affecté à la baisse le montant des capitaux propres de l’entreprise.

Les reclassements des dettes

Les dettes à plus ou moins un an : Ces dettes seront reclassées en fonctions des informations dont dispose l’analyste en dettes à plus d’un an ou dettes à moins d’un an.

Les comptes d’associés créditeurs : Ils font normalement partie du P.C.H.T. Lorsqu’il existe une convention
matérialisant un engagement de longue durée de la part des actionnaires, le montant correspondant est assimilé à des ressources à plus d’un an.

Les dettes fiscales différées ou latentes : il s’agit de l’imposition différée ou latente des subventions d’investissement ; des provisions réglementées et provision pour risques et charges.

La fiscalité différée concerne les subventions d’investissement et les provisions réglementées, dont les montants devront être rapportés ultérieurement au résultat imposable de l’entreprise. D’un point de vue financier, cette imposition différée doit être prise en compte. La dette fiscale correspondante, calculé au taux d’imposition de l’entreprise, sera assimilée, en fonction de son échéance à plus au moins un an soit aux dettes de financement, soit au PCHT. La fraction nette d’impôt sera incorporée aux fonds propres.

La fiscalité latente concerne les provisions pour risque et charges sans objet réel ou avec un objet tout à fait aléatoire, qui sont à réintégrer au résultat imposable de l’entreprise, et qui doivent par conséquent supporter l’impôt sur les résultats. D’un point de vue financier, il est possible de rapporter aux capitaux propres la partie nette d’impôts et de classer l’impôt latent en dettes de financement ou au PCHT, en fonction de l’échéance.

Les obligations cautionnées : elles matérialisent le crédit accordé par l’administration des douanes ou fiscales à l’entreprise. Comptablement, les obligations cautionnées figurent parmi les dettes « fournisseurs et comptes rattachés », alors qu’elles constituent un véritable financement bancaire à court terme. Aussi, est-il recommandé de les retrancher des dettes fournisseurs et comptes rattachés, et les assimiler à de la trésorerie-passif.

Les retraitements des engagements hors bilan

Le crédit bail est un contrat à durée déterminée, par lequel la société de crédit bail acquiert un bien à la demande de son client, et le lui loue moyennant un échéancier convenu.

D’un point de vue financier, l’appréciation réalisée de l’outil industriel et commercial ou actif économique de l’entreprise nécessite la prise en compte des biens acquis en crédit bail, dans la mesure où ils contribueront à son activité économique.

Le retraitement comptable du crédit-bail peut être effectué selon le procédé suivant :

  • inscription à l’actif des biens financés par crédit-bail pour leur valeur comptable nette, c’est-à-dire leur valeur d’origine, diminuée des amortissements théoriques ;
  •  constatation en dettes de financement au passif d’un emprunt équivalent.

La notion d’équilibre financier

La règle de l’équilibre financier minimum

Cette règle peut s’énoncer ainsi:

Les emplois stables doivent être financés par les ressources stables : Il s’agit d’une règle de bon sens et de prudence. En effet, les ressources attendues des actifs immobilisés s’étalent sur la durée de leur vie et il est logique de vouloir utiliser ces ressources pour rembourser les financements correspondants. Pour cela, il faut que la durée de ceux-ci soit au moins égale à la durée de vie des actifs concernés. Le non respect de cette règle risquerait d’entraîner des problèmes de trésorerie.

La cohérence FR-BFG

En fait, le respect strict de la règle de l’équilibre financier minimum ne garantit pas totalement l’absence de problèmes de trésorerie. C’est pourquoi on estime qu’une «marge de sécurité» est nécessaire. Cette marge est le fonds de roulement dont nous connaissons déjà la définition et les formules de calcul.

Étude dynamique du FR, du BFG et de la trésorerie

FR et BFG ne coïncident qu’exceptionnellement. En effet, ils n’évoluent pas en fonction des mêmes éléments.

Fonds de roulement:

FR =Capitaux permanents – Actif à plus d’un an

Le fonds de roulement varie:

  • de manière continue, du fait des amortissements et du résultat qui modifient,progressivement, le montant des financements permanents;
  • de manière discontinue, à la suite d’opérations telles que: augmentation de capital, augmentation des dettes financières (sous réserve que les capitaux recueillis ne soient pas immédiatement investis), remboursement de dettes financières, distribution de dividendes, acquisitions d’immobilisations. De telles opérations sont relativement peu fréquentes.

Besoin de financement global: En considérant une expression simplifiée du BFG, telle que:

BFG = Actif à( – )1an hors exploitation HT – Dettes à (-) 1 an HT.

On voit que le BFG varie sous l’effet d’opérations telles que:

  • achats au comptant (augmentation des stocks),
  • ventes au comptant et à crédit (les ventes sont réalisées au prix de vente et les stocks sont évalués au coût de production…),
  • règlements des clients,
  • règlements aux fournisseurs…

De telles opérations sont très fréquentes et le BFG varie donc en permanence. À partir des observations ci-dessus, il est possible de représenter graphiquement les variations du FR et du BFG et de mettre en évidence les situations de trésorerie correspondantes.

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