La consommation d’un bien est la quantité de ce bien qui est destinée à la satisfaction directe des besoins des agents économiques concernés. Les biens objets de cette consommation sont dits «bien finaux », par opposition aux biens intermédiaires. L’approche macro-économique keynésienne est centrée sur la consommation agrégée de l’ensemble des ménages.
Le facteur déterminant de cette consommation est le revenu et les prix sont considérés comme rigides. Le comportement de consommation est régi par la « loi psychologique fondamentale »
La loi psychologique fondamentale de Keynes
Dans sa « Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie » (1939), Keynes nous dit : « La loi psychologique fondamentale sur laquelle nous pouvons nous appuyer en toute sécurité, à la fois a priori en raison de notre connaissance de la nature humaine et a posteriori en raison des enseignements détaillés de l’expérience, c’est qu’en moyenne et la plupart du temps, les hommes tendent à accroître leur consommation à mesure que leur revenu croît, mais non d’une quantité aussi grande que l’accroissement du revenu ».
La propension marginale à consommer
On peut remarquer qu’il existe un écart croissant entre la consommation et le revenu. Cet écart entre les ressources et les dépenses des ménages est le résultat de leurs comportements de consommation à travers la notion de la propension à consommer. La propension à consommer est un paramètre relativement stable sur le court terme ; ce qui donne à la fonction de consommation son caractère stable également.
Keynes distingue entre propension moyenne et marginale à consommer :
– La propension moyenne à consommer : PMC = C/Y
– La propension marginale à consommer : pmc = C / Y
La fonction de consommation
Elle permet l’analyse et l’explication de l’évolution de la consommation globale. La fonction de consommation est réputée stable à court terme en raison de la stabilité de la pmc.
La fonction de consommation est formulée comme suit :
C = c Y + C0
La fonction de consommation
Puisque le revenu a une double utilisation, à savoir la consommation et l’épargne (Y = C + S), la fonction de consommation peut également être exprimée par la fonction d’épargne. Keynes définit l’épargne (S) comme une renonciation à l’acte de consommer et non comme un transfert de consommation vers le futur.
La fonction de consommation devient alors :
S = (1 – c) Y – C0
La fonction d’épargne
Enrichissement de la fonction de consommation
Suite à des tests statistiques, la fonction de consommation a été vérifiée sur le court terme, puisqu’il a été observé une hausse du taux d’épargne suite à l’accroissement du revenu. Par contre, les hypothèses keynésiennes ont été mal vérifiées sur le long terme, ni lorsque le revenu subit les aléas de la conjoncture.
Sur un autre plan, il est apparu que la consommation peut être liée à d’autres variables que le revenu lui-même.
Théorie du revenu relatif
Présentée par J. Duesenberry, cette théorie est basée sur deux principes :
– Les ménages définissent leur niveau et structure de consommation non, pas uniquement par rapport à leurs revenus (personnels) mais également se référent aux dépenses, et donc aux revenus, de la classe sociale immédiatement supérieure (revenu relatif)
– Les ménages ont tendance à vouloir maintenir leur niveau de consommation par rapport à celui des périodes précédentes. Autrement dit, la consommation d’une période est plus fonction du revenu antérieur le plus élevé que du revenu de la période courante (revenu courant)
Dans ces conditions, Duesenburry estime que dans le cadre de fluctuations conjoncturelles de l’économie, la consommation n’évolue pas proportionnellement au revenu.
Revenu relatif et consommation
Lorsque le revenu baisse en période de récession ou augmente en période de reprise, la consommation ne varie pas proportionnellement. L’effet Cliquet empêche la consommation de baisser (ce qui se traduit par une baisse de l’épargne) et freine son augmentation (ce qui permet de reconstituer l’épargne)
Théorie du revenu permanent
Cette théorie, œuvre de M. Friedman, critique le principe de la stabilité de la relation consommation / revenu. L’auteur part de l’idée que les ménages distinguent dans leurs revenus une part durable appelée « revenu permanent » (Yp) et une part temporaire ou accidentelle dite « revenu transitoire » (Yt : plus-values, heures supplémentaires, …)
Parallèlement, la consommation des ménages se divise en consommation permanente (Cp) et en consommation transitoire (Ct) Friedman considère que la seule relation stable qui existe est celle liant le revenu permanent à la consommation permanente (Cp = a
Yp). Résiduellement, les ménages laissent de côté le revenu transitoire, c’est l’épargne transitoire ; mais ils peuvent en consommer une partie (Ct). Cette consommation n’obéit à aucune règle pré-établie.
De ce fait, la consommation courante, incluant la consommation transitoire, devient aléatoire et surtout imprévisible. Par conséquent, la relation C = a Y devient instable.
Théorie du cycle de vie
L’auteur de cette théorie, F. Modigliani, part du constat que les revenus du travail sont irrégulièrement répartis sur la durée de vie.
Malgré cela, les ménages qui désirent garder un niveau de consommation stable, se trouvent obligés de réaliser des transferts de ressources sur leur cycle de vie par des opérations d’épargne et d’emprunts.
Cycle de vie et consommation
Il ressort finalement, que la consommation n’est pas tributaire uniquement du revenu mais aussi d’une nouvelle variable qui est le stock de richesse ou le patrimoine que détiennent les ménages.
L’investissement
L’investissement représente l’ensemble des acquisitions de biens de production par les entreprises.
La fonction d’investissement :
La fonction d’investissement est construite autour de la relation inverse entre le taux d’intérêt et l’investissement. Cette fonction peut être présentée comme suit :
Fonction d’investissement
Cette formulation suppose que toute chute du taux d’intérêt devrait se traduire par une relance de l’investissement privé et que toute augmentation de ce taux devrait déprimer l’investissement. En réalité, bon nombre d’études empiriques ont infirmé cette supposée relation inverse et mécanique entre le taux d’intérêt et l’investissement. En effet, d’autres facteurs influencent également la décision d’investir.
Si la consommation est l’élément relativement stable de la demande globale, l’investissement est l’élément le plus irrégulier. Trois autres déterminants de la décision d’investir sont en général mis en valeur :
– La rentabilité du capital investi
– La demande en biens de consommation
– Les anticipations des agents économiques
La rentabilité de l’investissement
Dans le but de maximiser leurs profits et d’optimiser leur décision d’investissement, les entreprises procèdent à des calculs de rentabilité selon plusieurs méthodes. Pour chaque projet, il est établi un état des coûts à supporter et un état des rendements escomptés (recettes prévues). Sur la base de ces états, les entreprises déterminent les rendements. A cet effet, trois techniques sont utilisées :
– La technique du délai de récupération
– La méthode d’actualisation des rendements.
– La méthode du taux interne de rendement (TIR).
Demande de biens de consommation et investissement
La décision d’investissement dépend également de l’ampleur de la demande de bien de consommation prévue. Cette relation entre la variation de la demande de biens de consommation et celle de la demande de biens d’équipement est mise en évidence par le principe de l’accélérateur.
Exemple illustratif de l’accélérateur
En période de croissance de la demande, une variation en augmentation de la demande en biens de consommation entraîne une variation plus que proportionnelle de l’investissement. En période de stagnation, l’investissement est ramené au niveau de l’investissement de remplacement.
En période de baisse de la demande, la variation négative de la demande entraîne une variation plus que proportionnelle en termes
de désinvestissement.
Limites de l’accélérateur :
Le principe de l’accélérateur tel qu’il est décrit ne peut être effectif que si deux hypothèses sont simultanément réalisées :
– La demande en bien de consommation doit être immédiatement suivie par une réponse : par une production équivalente.
– Le besoin de production est systématiquement et dans une certaine proportion donnée, suivi par une augmentation de l’investissement.
Investissement et anticipations des entrepreneurs
Les essais de vérification statistique du principe de l’accélérateur n’ont pas donné de résultats probants. De plus, l’évolution des
investissements semble parfois peu dépendante du taux d’intérêt. Face à ce constat, et sachant que l’acte d’investissement est le fait d’entrepreneurs qui ont plus ou moins confiance dans l’avenir, le poids de leurs anticipations devient fondamental et nécessite d’être
intégré dans la fonction d’investissement.
Trois facteurs confortent la prise en compte des anticipations des entrepreneurs :
Les prévisions à long terme sont incertaines :
L’investissement reste très largement imprévisible car il est difficile de prévoir les événements futurs sur la base de l’expérience passée. Par conséquent, la rentabilité d’un investissement est toujours aléatoire. Ceci est d’autant plus vrai dans le contexte actuel de
mutation et de concurrence accrue.
Dans ce contexte, les rendements annuels prévus deviennent incertains pour les raisons suivantes :
– L’incertitude sur la durée d’utilisation des biens d’équipement ;
– L’incertitude sur les perspectives de ventes ;
– L’incertitude sur les coûts de production ;
– L’incertitude sur les taux d’intérêts futurs.
Le climat de confiance (ou non) dans l’avenir :
L’investissement dépend de l’état psychologique de confiance des entrepreneurs.
Anticipations des agents et investissement
La bourse exerce un effet attrayant en raison des plus values à court terme qu’elle rend possibles. Les agents économiques pourraient ne plus décider d’investir en fonction de la rentabilité à long terme du projet mais en fonction des bénéfices à court terme qu’il peut engendrer.
Cette facilité peut avoir un inconvénient : c’est le risque de détourner les agents économiques de l’investissement productif vers un comportement plus spéculatif. Dans ce contexte, l’attitude anticipative de l’agent économique porte sur l’opinion des marchés financiers dans le court terme.
LES DEPENSES PUBLIQUES
L’Etat agit économiquement par le biais du budget. Ce dernier est constitué de recettes et de dépenses correspondant aux ressources et aux emplois publics.
1. Les recettes de l’Etat
Au Maroc, ces recettes sont principalement constituées par les impôts. Les impôts indirects et les droits de douanes forment le noyau de ces impôts.
2. Les dépenses publiques
Les dépenses de l’Etat se répartissent en dépenses courantes ou ordinaires pour la majeure partie et en dépenses d’investissement.
3. Le déficit public
Les recettes permettant de financer les dépenses, lorsque ces dernières sont plus importantes, l’Etat est dit en situation de déficit budgétaire. Deux groupes de facteurs peuvent être à l’origine d’un déficit budgétaire. Le premier, d’ordre conjoncturel, englobe notamment l’insuffisance de la croissance économique. Le second, d’ordre structurel. Il s’agit de causes plus profondes telles que la croissance démographique, le chômage, l’endettement…
Le déficit public peut être financé par la fiscalité. Mais lorsque cette dernière est déjà trop élevée, l’Etat peut recourir à l’emprunt, soit interne (épargne des agents économiques), soit externe (auprès des organismes internationaux ou d’autres Etats)
Je suis de plus en plus intéressé par ces développements.je souhaiterais un accent site la fiscalité.
Merci et encouragement.