L’incorporation des charges et de produits en comptabilité de gestion: Les différences entre les charges constatées et en comptabilité générale et celles retenues en comptabilité de gestion peuvent provenir : De la mise en œuvre de méthodes spécifiques de calcul, de la périodicité des calculs analytiques et enfin de la nature même des éléments.
Différences résultant des méthodes spécifiques de calcul
Ou bien charge de substitution, Il s’agit de charges calculées avant d’être incorporées au coût de la comptabilité de gestion. Leurs montants se substituent à ceux de la comptabilité générale. Il y a une différence d’incorporation lorsque les charges de substitution seront différentes de celles de la comptabilité générale. Elles concernent trois types de charges:
Consommation de matières.
Pour certains calculs de coût, une valeur conventionnelle de sortie de stock peut être substituée aux valeurs normalement utilisées.
Dotation aux amortissements
C’est une constatation d’une perte définitive d’un bien qui figure à l’actif du bilan. L’amortissement pour dépréciation est calculé en comptabilité générale selon des critères souvent dictés par la réglementation fiscale. Ces critères peuvent ne pas être pertinents au niveau de la comptabilité de gestion. Il est possible de substituer une charge d’usage à l’annuité d’amortissement retenue en comptabilité générale.
La charge d’usage se calcule par le rapport suivant :
valeur d’usage d’immobilisation/durée prévue d’usage.
La valeur d’usage retient une valeur actualisée et non pas historique permettant le renouvellement de l’immobilisation. La durée d’usage peut différer de la durée retenue en comptabilité générale.
Dotation aux provisions (perte de valeur non irréversible).
Aux dotations aux provisions de la comptabilité générale dont certaines correspondent à des exigences juridico-fiscales, se substituent des charges déterminées selon des critères définis par l’entreprise.
Différences résultant de la périodicité des calculs.
L’obligation légale en comptabilité générale est de procéder à un arrêté annuel. Les pièces comptables sont enregistrées au fur et à mesure. Ce n’est bien souvent qu’au moment des écritures de fin d’exercice que l’on passe certaines écritures (amortissement, provisions…) et que l’on régularise les comptes de gestion (charge à payer, produit à recevoir, charge et produits constatés d’avance). En comptabilité de gestion, la période de calcul des coûts est plus courte que l’exercice, période trimestrielle ou le plus souvent mensuelle. Toutes les charges et les produits, correspondant à la période de calcul des coûts (et exclusivement ceux-ci), doivent être pris en compte. Cette prise en compte se traduira :
- soit par une anticipation des charges ou des produits incorporés au coût par rapport à ceux de la comptabilité générale,
- soit par un étalement des charges ou de produits déjà enregistrés en comptabilité générale sur plusieurs périodes de calculs de coût en comptabilité de gestion.
Il est possible en comptabilité générale d’enregistrer périodiquement des charges ou des produits dont le montant peut être connu ou fixé d’avance avec une précision suffisante par fraction égale entre les périodes comptables de l’exercice. Une telle répartition permet entre autre de faciliter la liaison entre la comptabilité générale et la comptabilité de gestion.
Différence résultant des éléments retenus
Charges et produits non incorporables
Certaines charges ou produits comptabilisés en comptabilité générale sont écartés du calcul des coûts. Il s’agit essentiellement d’éléments exceptionnels ou atypiques par rapport à l’exploitation normale de l’entreprise (charges et produits exceptionnels, amortissement des frais d’établissement, provision des dépréciation de VMP, impôts sur les sociétés).
Charges supplétives.
Elles correspondent à la valeur des facteurs de production consommés dont le coût ne figure pas en comptabilité générale. En comptabilité générale, la rémunération de ces facteurs de production s’effectue au niveau de l’affectation du résultat et non par la diminution du résultat.
Rémunération du travail du dirigeant non salarié.
Cas du dirigeant qui se rémunère sur le résultat de l’entreprise. Pour éviter de fausser les calculs des coûts, il est nécessaire d’incorporer une valeur calculée correspondant au travail du dirigeant (y compris charge sociale).
Rémunération des capitaux propres.
Pas enregistrée en comptabilité générale, mais, en cas d’insuffisance des capitaux propres, l’entreprise devra recourir. A l’endettement et de supporter des charges financières. D’autre part l’affectation de capitaux à l’entreprise représente un manque à gagner par rapport à un placement. Cette rémunération est calculée à partir du taux moyen des capitaux empruntés.
Notes et remarque:
« comptabilisée » : qui est pris en compte en comptabilité générale Contrairement à la comptabilité générale, l’amortissement est calculé par rapport à la durée d’usage réel et non pas conventionnel.
Lorsqu’on parle d’emprunt, il faut considérer les charges d’intérêt sur emprunt et effectuer le calcul suivant : emprunt*taux d’intérêt ou de rémunération.
Le salaire du dirigeant et les capitaux propres ne figurent pas en comptabilité générale et sont donc des charges supplétives de la comptabilité de gestion.
Capitaux propres=total du Bilan – Emprunts (qui interviennent dans le calcul des charges d’intérêt sur emprunt)
Le calcul sur les capitaux propres s’effectue de la façon suivante : capitaux propres * taux de rémunération. Pour une entreprise individuelle, le salaire du dirigeant est déterminé par comparaison avec une entreprise de même envergure, de même Bilan. Certaines charges de la comptabilité générale sont exclues du calcul des coûts mais entre en comptabilité de gestion. Elles contribuent aussi aux différences d’incorporation.
Pour les charges partiellement incorporables, on considère : montant de la charge – partie incorporable ; c’est ce qui constitue la différence d’incorporation.