Le calcul des charges incorporables en comptabilité analytique

Les charges que la comptabilité analytique incorpore dans les coûts et les coûts de revient constituent les charges incorporables. Ces charges sont supportées par l’entreprise et pour la plupart constatées par la comptabilité générale. Leur détermination conduit cependant à examiner deux particularités.  La première est due à la différence de temps qui peut exister entre le moment où se fait le calcul des coûts et celui où une charges est constatée par  la comptabilité générale.

La seconde difficulté tient au fait que l’on peut laisser de côté, pour le calcul des coûts, des charges qui ont un caractère exceptionnel ou anormal. Il faut donc identifier les charges à retenir pour le calcul des coûts.

Importance de la périodicité des calculs :

La période de calcul des coûts est généralement plus courte que l’exercice : période trimestrielle ou plus souvent mensuelle. Certaines charges sont quotidiennes ou mensuelles et sont alors communes au moment de calcul des coûts ( Exemple: Consommation des matières, dépenses de salaires, loyer,… ), d’autre sont trimestrielles ou annuelles ( Exemple: Amortissements, impôts et taxes, assurances,…. ).

On détermine alors le montant correspondant à la période de calcul des coûts par une répartition de la charge annuelle. Cette répartition est dite méthode de l’abonnement.

Importance du choix des charges :

Il convient d’inclure dans les coûts toutes les charges correspondant à des facteurs concourant à la production ou la vente du produit. Les critères conduisant à l’inclusion ou l’exclusion d’un élément dans le calcul des coûts doivent avoir un caractère de permanence dans le temps et dans l’espace.

Par exemple, les pertes sur créances irrécouvrables peuvent être incorporées ou non dans le coût des produits, selon leur caractère plus ou moins normal pour l’entreprise considérée.

Les charges supplétives :

Dans les calculs de coûts, la comptabilité analytique peut prendre en compte des charges non enregistrées en comptabilité générale. Ces charges sont dites supplétives et le plan comptable général les appelle « différences d’incorporation pour éléments supplétifs ».

A titre d’exemple de charges supplétives on peut citer :

  • le coût d’opportunité du capital ;
  • la rémunération de l’exploitant dans le cas des entreprises individuelles.

les charges non incorporables :

Si certaines charges peuvent être ajoutées, à l’inverse, parfois, des charges enregistrées par la comptabilité générale ne sont pas prises en compte dans les  calculs de coûts. Elles sont dites charges non incorporables par exemple, les investissements inférieurs à 500 € sont censés ne pas être inclus dans les charges incorporables. Et pourquoi donc ? Tous les ans, des investissements sont inclus dans les charges parce qu’une tolérance fiscale le permet.

Ce ne sont effectivement pas des charges au sens strict, mais vous n’allez pas les retraiter, si ? En fait, ça dépend du montant que vous trouvez dans la comptabilité (est-il significatif ?) ou de sa régularité (bon an mal an, avez-vous le même montant) ? Si oui, gardez-les dans les charges incorporables : ça vous évitera une migraine, à vous et à vos interlocuteurs.

En revanche, si vous détectez un montant inhabituel, analysez ce montant et décidez ce qu’il faut faire. Pour savoir si vous devez perdre du temps à retraiter ces charges, faites un calcul simple : montant des charges / nombre de produits. Si le montant est de quelques centimes ou représente un infime pourcentage du prix de vente, vous avez la réponse : laissez tomber. Si vous obtenez un montant significatif, vous devez les retraiter.

Il s’agit notamment des charges non incorporable suivants :

Les charges hors exploitation :

C’est le cas en particulier des charges exceptionnelles, en raison de leur caractère anormal pour l’exercice.

Les charges d’exploitation à caractère non récurrent :

Il s’agit de charges que l’on ne retrouve pas chaque année dans la comptabilité de l’entreprise, par exemple, une provision pour litige avec un  salarié, l’amortissement de frais d’établissement..

Les charges d’exploitation dont le montant ne correspond pas à l’estimation de l’entreprise :

Ce sont notamment certains amortissements et certaines provisions à  caractère forfaitaire.

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