L’analyse financière est une discipline relativement récente. Elle s’est développée à partir du XXIème siècle. Elle contient un en semble de concepts, méthodes et outils permettant d’apprécier la situation financière passée et actuelle, d’aider à la prise de décisions de gestion cohérentes et d’évaluer l’entreprise. Son objectif est d’arriver à prévoir :
- La rentabilité financière que peut espérer l’actionnaire ; en cas de placements boursiers.
- La capacité de l’entreprise de rembourser ses crédits aux échéances ; en cas de demande des crédits.
De ce fait, l’analyse financière n’est pas seulement l’étude des comptes de l’entreprise, mais aussi l’examen de sa situation financière et de ses perspectives.
Elle s’effectue à partir des états de synthèse établis selon le CGNC (code générale de normalisation comptable), à savoir :
- Le bilan qui décrit la situation patrimoniale de l’entreprise en termes d’emplois et de ressources.
- Le compte de produits et charges (CPC) qui décrit en termes comptables des produits et de charges la formation du résultat global.
- L’état des soldes de gestion (ESG) qui décrit en cascade la formation u résultat net et de l’autofinancement.
- Le tableau de financement (TF) qui montre l’évolution de la structure financière de l’entreprise en termes de flux d’emplois et de ressources.
- L’état des informations complémentaires (ETIC) qui complète et commente l’information donnée par les quatre autres états précédents, dont il est indissociable, pour obtenir l’image fidèle du patrimoine, de la situation financière et des résultats de l’entreprise tels qui’ ils sont traduits dans les états de synthèse. Il comprend trois catégories d’information :
- Principes et méthodes comptables : principales méthodes d’évaluation spécifiques à l’entreprise, état des dérogations, état des changements de méthodes ;
- Informations complémentaires au bilan et au CPC tels que tableaux des immobilisations, des amortissements, de plus ou moins values sur cessions ou retraits des immobilisations, de provisions, tableau des créances, des dettes, etc.
- Autres informations complémentaires telles que la répartition du capital, l’affectation des résultats, les opérations en devises, etc.
Depuis toujours, mais aujourd’hui plus qu’hier, du fait e la montée de l’incertitude et de la complexité des situations nationale et internationale, l’analyse financière constitue pour les dirigeants un outil de gestion indispensable pour :
- Apprécier la situation financière de l’entreprise : Est-elle dangereuse ? s’améliore t-elle ? ou se détériore.
- S’assurer de l’équilibre financier et mesurer le risque et la rentabilité des capitaux investis ;
- Élaborer la stratégie de l’entreprise.
- Situer l’entreprise par rapport aux autres entreprises du même secteur.
Les notions de base et les principes comptables fondamentaux :
Comme toute discipline, l’analyse financière se base sur un ensemble de notions et se réfère aux principes comptables fondamentaux.
Les notions de base de l’analyse financière.
La notion d’entreprise :
L’entreprise peut être définie comme une organisation économique réunissant des moyens humains, matériels, immatériels et financiers pour produire des biens ou des services destinés à être vendus sur un marché pour réaliser un profit. Il convient de mettre l’accent sur les points suivants :
- Le but de l’existence de l’entreprise : réponse à un besoin par la production d’un bien ou d’un service.
- Les moyens qu’elle met en œuvre pour atteindre ce but : les objectifs de l’entreprise déterminent les moyens humains, matériels, immatériels et financier qu’elle va engager pour produire.
- La recherche du profit : une entreprise ne peut vivre que si elle crée de la valeur ajoutée. Elle doit créer plus de ressources qu’elle n’utilise pour s’enrichir.
Les opérations de l’entreprise :
Pour exercer son activité, l’entreprise fait recours à un ensemble d’opérations : achats de matières première, de fournitures, de marchandises, ventes de produits finis,… Certaines opérations sont répétitives (achats, ventes,..) alors que d’autres ont ponctuelles (augmentation du capital).
On peut classer les opérations de l’entreprise en :
- Opération d’exploitation : achat de matières et fournitures, vente de produits.
- Opération d‘investissement acquisition d’immobilisation.
- Opération de financement : augmentation du capital, collecte de nouveaux emprunts.
La notion de flux :
Les flux désignent l’ensemble des mouvements ayant un impact immédiat ou différé sur la trésorerie de l’entreprise .Il sont classés en deux catégories :
- Flux physiques ou réels : entrée ou sortie de bien.
- Flux monétaires : souvent la contrepartie des flux physiques exprimée en unité monétaire.
La notion de cycle :
L’activité de l’entreprise se base sur une série d’événements qui se renouvellent périodiquement et dans le même ordre. On distingue 3 catégories de cycle : d’exploitation, d’investissement et de financement.
Le cycle d’exploitation :
Le cycle d’exploitation est au cœur de l’activité de l’entreprise. Il regroupe l’ensemble des opérations visant à produire et vendre des biens et des services : approvisionnement, stockage, transformation, vente, Il donne lieu, d’une part, à la richesse et, d’autre part, aux flux de trésorerie.
C’est un cycle court, mais il peut s’étendre sur une période plus ou moins longue, selon la nature des activités, conduisant à un décalage entre les dépenses nécessaires à l’exploitation et les recettes d’exploitation correspondantes.
Le cycle d’investissement :
Les dépenses d’investissement sont faites dans une perspective de long terme qui concerne plusieurs cycles d’exploitation. Le cycle d’investissement est donc long et comprend deux étapes :
- L’acquisition d’un équipement qui ne donne pas forcement un flux de trésorerie instantané.
- L’utilisation du bien d’équipement permet de générer des recettes et partant la récupération de sa dépense initiale qui s’étale sur toute sa durée de vie.
Le cycle de financement :
Permet de financer les cycles d’exploitation et d’investissement du fait que ces derniers engendrent des décalages des flux de trésorerie (payer les employés et les fournisseurs avant que les clients ne paient ; faire des investissements avant d’en récolter les fruits).
Ce financement suppose que les cycles d’exploitation et d’investissement génèrent des flux de trésorerie positifs. Les déficits de trésorerie peuvent être financés par des capitaux propres (recours aux actionnaires) ou par des capitaux d’emprunt (recours aux prêteurs et non aux actionnaires)