a) Les implications:
- Si nous considérons des ménages à revenus différents, nous observons une PMC de plus en augmente.
- Pour un pays donné, la PMC doit diminuer au fur et à mesure que le niveau de vie de la population s’élève.
- La comparaison entre pays doit faire ressortir une PMC plus faible et une PMS plus élevée pour les pays les plus riches et inversement.
- La consommation est la composante principale de la demande, et de ce fait elle constitue le moteur de la croissance économique. Par conséquent, la baisse de la PMC ne manquerait pas, à terme, de mener les économies qui s’enrichissent vers une stagnation séculaire.
b) Les limites:
La théorie keynésienne de la consommation va être critiquée sur plusieurs flancs.
- La première critique est d’ordre empirique. Nombreux sont les travaux empiriques qui remettent en cause l’hypothèse de Keynes. Mais les travaux les plus significatifs sont ceux menés par Kuznets sur l’économie américaine. Ce dernier livre des résultats contrastés : la thèse de Keynes n’est confirmée qu’à court terme où on observe effectivement une baisse du taux de consommation. Mais les tests empiriques relatifs à des séries historiques révèlent, au contraire, une stabilité du taux de consommation et du taux d’épargne. Par ailleurs, l’histoire concrète n’a pas confirmé la stagnation séculaire qui devrait survenir si l’hypothèse keynésienne était suffisamment robuste.
- La fonction de consommation keynésienne ne tient pas compte de la répartition du revenu. En effet, si nous considérons deux catégories de ménages ayant des fonctions de consommation différentes : les riches avec une PmC faible, et les pauvres avec une PmC élevée. Et étant donnée que la fonction de consommation globale est une agrégation des fonctions de consommation des différentes catégories sociales, alors toute variation au niveau de la répartition des revenus entre riches et pauvres se traduit immanquablement par une modification de la fonction de consommation et donc de la consommation elle-même.
- L’hypothèse du revenu courant ne peut rendre compte du comportement de consommation des ménages dont les revenus subissent des variations aléatoires importantes tels que les exploitants agricoles soumis aux aléas climatiques ou certaines activités soumises à des variations saisonnières importantes. En effet, ces catégories de ménages procèdent souvent à un lissage de leurs revenus en épargnant durant les années « grasses » et en désépargnant durant les années « maigres » comme dans le graphique suivant :
- La théorie keynésienne donne une explication statique du comportement des ménages dans la mesure où elle ne rend pas compte de l’arbitrage entre la consommation présente et la consommation future et donne à l’épargne un statut de simple résidu. Par ailleurs, il n’ya aucun fondement microéconomique à la formulation macroéconomique du comportement de consommation.
L’ensemble de ces limites rend nécessaire la reformulation de la théorie de la consommation. La contribution de Fisher semble l’alternative la plus exhaustive et celle qui a donné naissance à plusieurs interprétations alternatives.
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