La demande globale et l’équilibre: En supposant que l’Etat n’intervient pas par ses dépenses et que l’économie concernée n’est pas ouverte sur l’extérieur, la demande globale (DG) est représentée par ce que les entreprises (I) et les ménages (C) prévoient de dépenser en biens et services par rapport à un niveau de revenu.
La fonction de la demande globale se présente de la manière suivante (DG = C + I) :
La fonction de la demande globale
Pour une fonction de consommation donnée, la fonction de la demande globale est située à un niveau supérieur quelque soit le niveau du revenu. La droite DG est parallèle à la fonction de consommation et leur pente est déterminée par la propension marginale à consommer.
Définition de l’équilibre (optique production) :
Dans un contexte où les prix sont fixes et le produit est déterminé par la demande, on dit que le marché des biens et services est en équilibre (à court terme) lorsque la dépense globale prévue (demande globale) est strictement égale au produit réalisé par les entreprises.
Représentation graphique :
Graphiquement, l’équilibre est représenté par la rencontre de la fonction de la demande et la bissectrice (droit à 45°). Cette intersection détermine le produit d’équilibre (revenu d’équilibre)
L’équilibre en économie fermée sans Etat
Dans la conception keynésienne, c’est un équilibre de nature stable dans la mesure où il est atteint dans le cadre d’un processus d’ajustement par tâtonnement et c’est un équilibre de sous-emploi qui se manifeste simultanément par un équilibre sur le marché des biens et services et un déséquilibre sur le marché du travail (chômage)
Selon Keynes, à ce niveau d’équilibre, les entreprises ne sont pas incitées à embaucher des demandeurs d’emploi car il n’y a aucune perspective d’augmentation de la production au-delà du niveau de la demande (d’équilibre). Autrement dit, l’insuffisance de la demande globale constitue un frein à l’augmentation de la production jusqu’à son niveau de plein emploi.
Le multiplicateur keynésien
Concept fondamental dans la théorie générale de Keynes, le multiplicateur mesure l’ampleur de la variation du produit (ou revenu national) lorsque la demande globale change. Il dépend étroitement de la propension marginale à consommer.
Le multiplicateur est noté : k = 1 / 1-c ou encore k = 1 / s
c : propension marginale à consommer
s : propension marginale à épargner
Le multiplicateur et le rôle des dépenses de consommation
La consommation est une composante de la demande globale et à ce titre, elle génère un revenu. Le multiplicateur complète l’approche du circuit économique par la consommation en montrant que dans une logique dynamique, les dépenses jouent un rôle moteur en permettant l’accroissement du produit et donc du revenu national.
Par le jeu de la diminution des stocks et de leur reconstitution par l’augmentation de la production, un processus dynamique s’enclenche à partir d’un point d’équilibre jusqu’à un autre qui marque la fin de ce processus. L’effet de multiplication s’arrête lorsque l’égalité suivante se réalise : ΔY = (1 / 1-c) ΔI
Le phénomène du multiplicateur keynésien
Le multiplicateur et l’épargne
Le mécanisme du multiplicateur permet de démontrer que l’épargne s’ajuste toujours automatiquement au besoin d’investissement : l’augmentation de l’investissement se transforme en une augmentation plus forte du revenu ( ΔY = kΔI) qui va engendrer une augmentation de l’épargne jusqu’à la réalisation de l’égalité I = S.
Cette égalité est notée I = S pour spécifier qu’elle est le résultat du fonctionnement du circuit économique. L’ajustement automatique entre I et S par le multiplicateur ne fonctionne qu’à condition que l’épargne ne soit pas demandée pour elle-même.
Les limites du multiplicateur
– Le multiplicateur ne peut avoir d’effet que si les facteurs de production (capital et travail) sont sous-employés.
– L’effet multiplicateur n’est pas assez efficace si l’investissement n’est pas répété ou reproduit à chaque période.
– Le multiplicateur est fondé sur le principe de la stabilité de la propension marginale à consommer. Or, l’observation montre au contraire que cette propension est instable.
– Le multiplicateur exclut de son fonctionnement l’investissement « induit ».
– Dans le cas de figure où une économie est ouverte sur l’extérieur, l’effet multiplicateur risque d’être limité par la fuite d’une partie de la demande supplémentaire vers l’extérieur.
L’Équilibre général keynésien avec intervention de l’Etat
L’intervention de l’Etat dans l’économie se faisant par les dépenses et par les impôts, son influence sur la demande globale se ressent de deux manières. D’un côté, les dépenses publiques (G) s’accumulent avec la consommation et l’investissement pour constituer la demande globale (DG = C + I + G).
La fonction de la demande globale est alors composée de trois éléments exogènes : la demande d’investissement (I), la demande publique (G) et la consommation incompressible (Co) .
De l’autre côté, l’Etat prélève des impôts (T) ( Par souci de simplification, nous supposons ici qu’il s’agit uniquement des impôts
directs et qu’il n’existe pas de transferts.) qui viennent en diminution du revenu initial des ménages. On parle alors de revenu disponible (Yd) avec : Yd = Y – T
Les impôts sont considérés ici comme étant proportionnels au revenu, ce qui permet d’exprimer un taux d’imposition (t) : T = t Y
Le revenu disponible exprime finalement la part que les ménages sont autorisés à garder pour en disposer : Yd = (1 – t) T
De par ce taux d’imposition, l’impôt a un effet direct sur la fonction de consommation :C = c (1 – t) Y
La dépense publique et l’équilibre
En l’absence de l’impôt (supposition), la dépense publique agit sur la demande globale de la même manière que l’investissement. Une variation de la demande grâce à une augmentation de la dépense publique entraîne une augmentation plus importante du revenu par le jeu du multiplicateur des dépenses publiques :
ΔY = (1 / 1-c) ΔG
Les impôts et l’équilibre
La proportionnalité de l’impôt par rapport au revenu et son impact sur la consommation, fait que la fonction de la demande globale est
affaiblie. L’ampleur de la baisse du revenu d’équilibre est mesurée par le multiplicateur fiscal : ΔY = (-c / 1-c ) ΔT
La valeur négative de ce multiplicateur exprime la relation inverse qui lie l’impôt au revenu.
Impôts et diminution de l’équilibre
Effet combiné des multiplicateurs des dépenses et fiscal
Le recours simultané de l’Etat aux impôts et aux dépenses a pour conséquence de combiner leurs deux effets. Lorsque l’augmentation de la dépense publique est moins importante que celle de l’impôt, le revenu d’équilibre diminue. Cela s’explique par le fait que l’effet de diminution du revenu dû à l’impôt a été prédominant face à la faiblesse de la variation de la dépense publique.
Lorsque les augmentations de la dépense publique et des impôts sont identiques, le revenu s’accroît. La variation du revenu est donc positive. Cela s’explique par le fait, qu’à variations en valeurs égales et pour une propension marginale à consommer donnée, l’effet de
multiplicateur fiscal est moins important que celui du multiplicateur des dépenses publiques. Ce phénomène est appelé « le multiplicateur du budget équilibré » ou « théorème d’Haavelmo ».
L’équilibre en économie ouverte
L’ouverture d’une économie sur l’extérieur implique de prendre en considération deux nouvelles variables : les exportations (X) et les
importations (M). Les exportations viennent en augmentation de la valeur du PIB (produit) et les exportations contribuent à sa diminution.
L’équation comptable de l’équilibre devient la suivante :
Y = C + I + G + X – M ; où (X – M) représente les exportations nettes
L’équilibre avec les exportations et importations
Lorsque le commerce extérieur est introduit dans le modèle, l’équilibre est influencé par les effets respectifs des exportations (demande externe destinée à la nation) et des importations (demande interne adressée à l’extérieur)
Équilibre en économie ouverte
Le multiplicateur en économie ouverte
Dans ce nouveau cadre d’équilibre, le multiplicateur va connaître une transformation sous l’effet de la propension marginale à importer. En effet, le multiplicateur va être affaibli du fait qu’une partie des biens et services consommés ne sont pas produits localement mais importée (influence de «m »). Plus la valeur de « m » est élevée, plus la force du multiplicateur est réduite.
Le multiplicateur en économie ouverte qui permet de mesurer l’impact d’une variation du commerce extérieur sur le revenu tout en tenant compte du niveau des importations est noté :
k = 1 / s+m (s : propension marginale à épargner)
vraiment je suis satisfait de ces cours
Tres bon cour je souhaite avoir les TD
j’ai beaucoup apprécié votre explicité