Budgétisation d’approvisionnement et gestion des stocks

Elle est intimement liée au budget de production pour les entreprises industrielles, et directement liée au budget de ventes pour les entreprises commerciales. La gestion des approvisionnements doit observer et éviter des inconvénients majeurs.

Le gonflement des stocks : entraînant l’arrêt d’activité sans que les charges fixes de l’entreprise s’éliminent.
Le gonflement excessif des stocks : les stocks excessifs mobilisent beaucoup de fonds qui restent endormis dans les magasins de stocks.

La gestion rationnelle de stocks et d’approvisionnements doit donc éviter ces deux inconvénients majeurs.

I – Politique d’approvisionnement :

L’entreprise, pour évaluer ces besoins pour chaque une des matières premières, en partant des quantités à produire et des données standards. Une fois les quantités nécessaires déterminées, l’entreprise a le choix entre deux politiques opposées :

  • Approvisionnement unique
  • Approvisionnement à répétition

Exemple : Supposant une consommation annuelle de 180.000 unités d’une matière première répartie comme suit :

Politique d’approvisionnement1 – Achat unique :

Un seul approvisionnement pour toute la période, soit 180.000 unités en une seule commande.

achat uniqueConséquences :

– Cette politique génère des frais de stocks très importants.
– L’achat en grande quantité nécessite la mobilisation des fonds très élevés
– Économie sur les prix d’achat et les frais d’achats.

2 – Achat à répétition :

L’entreprise optait a quatre achats au mêmes quantités chaqu’un, soit 180.000 ÷ 4 = 45.000 unités en 4 commandes.

achat repetition

II – Coût généré en politique d’approvisionnement :

La gestion d’achat fait supporter à l’entreprise trois types de coûts :

  • Coût de passation de commande : Ce coût est composé des frais de personnel chargé des achats, des frais de fourniture, le téléphone ou le fax, le déplacement de transport vers le fournisseur… etc. La somme de ces frais est indépendante du volume acheté, il représente un coût fixe par commande. C’est une fonction de la forme « y = a.x »
  • Coût de possession des stocks : Ce coût comprend les coûts de magasinage, coût de financement… etc. ces frais sont liés au volume des quantités d’achat. Par conséquent la fonction du coût de possession des stocks s’exprime en une fonction, de la forme « b.x ». « x » exprime le stock moyen qui résulte des quantités achetées.
  • Coût de pénurie (d’opportunité) ou coût de rupture de stocks : Pour éviter la rupture des stocks, les sociétés acceptent volontiers de supporter un coût supplémentaire en augmentant les quantités commandées par rapport au besoin (stock de sécurité). Le prix des achats supplémentaires est considéré comme le prix payé par la société en vu d’éviter l’épuisement des stocks. Très souvent l’évaluation de ce coût présente des difficultés pratiques, c’est pour cette raison la gestion des stocks ce limite à minimiser le coût total des approvisionnements composés uniquement des coûts de passation de la commande et le coût de la commande.

Exemple :
A partir du premier exemple, supposant, le coût de passation de commande est de 50.000 DH, est que le coût de possession des stocks est de 5 DH par unité.

1ère méthode :
Un seul approvisionnement : 180.000 DH
Coût de passation de commande : 1 × 50.000 = 50.000 DH
Coût de possession de stock :
Stock moyen = (160.000 + 122.500 + 82.500 + 30.000)/ 4 = 98.750 unités
Coût = 98.750 × 5 = 493.750 DH
Coût total = 50.000 + 493.750 = 543.750 DH

2e méthode :
Quatre approvisionnements réguliers de 45.000 unités :
Coût de passation de commande :
4 × 50.000 = 200.000 DH
Coût de possession de stocks :
Stock moyen = (25.000 + 32.500 + 37.500 + 30.000)/ 4 = 31.250 unités
Coût = 31.250 × 5 = 156.250 DH
Coût total = 200.000 + 156.250 = 356.250 DH
Dans notre exemple, la deuxième politique parait plus avantageuse pour la société.

III – La programmation des commandes :

Une fois les quantités d’approvisionnement est déterminée pour une période budgétaire, l’entreprise peut opter :

Des commandes à des quantités constantes : Puisque les consommations de matières premières et les ventes de marchandises sont toujours saisonnières, l’entreprise doit donc déterminer les dates de passation de commandes (l’espacement des commandes est irrégulier).

• Des commandes à dates de passation régulières : L’entreprise doit alors chercher la quantité à commander pour chaque commande (quantité irrégulière).

1 – Méthodes de gestion des stocks :

La gestion des stocks ne peut être exostive puisque les éléments des stocks sont nombreux. La gestion rationnelle des stocks se limite alors aux stocks les plus déterminants jugés très indispensables par l’entreprise.

L’entreprise limite sa gestion des stocks d’une manière rigoureuse, aux stocks importants qui peuvent être déterminés par deux méthodes :

  • La méthode de 20 ; 80 (20% des articles équivaux à 80% de la consommation globale de l’entreprise).
  • La méthode ABC où les stocks sont classés par ordre d’importance en valeur :
    o Les stocks les plus essentiels appelés Groupe A (10% en quantité mais 65% en valeur).
    o Stocks de catégorie B (25% en quantité ; 25% en valeur). Ils doivent être gérés avec moins d’importance que les stocks A.
    o Stocks de faible importance classés « C », (volumineux en quantité, 65% mais faibles en valeur, 10%). Ces stocks sont simplement suivis par les magasiniers.

2 – Modèles de gestion de stocks :

Modèle de Wilson :

Hypothèses de ce modèle :
1) Demande connue de façon certaine ;
2) Consommation régulière sur toute l’année ;
3) Aucune rupture n’est autorisée.

Soit Q la consommation annuelle en quantités, et N le nombre de réapprovisionnement dans l’année. Chaque réapprovisionnement portera sur (Q/N) unité.

D’après le modèle Wilson, le stock moyen peut être exprimé comme suit :

Stock moyen = Q/2N

Wilson pose comme variable à déterminer, le nombre de commandes à passer par l’entreprise en vu de réduire en minimum le coût de gestion des stocks.

  • X : le nombre de commandes.
  • C : la consommation annuelle de matières premières (en valeur).
  • B : le coût de passation d’une commande.
  • 7% : le taux de possession des stocks.

On obtient :
Stock moyen =C/ 2X
Coût de passation de commandes = B × X
Coût de possession des stocks = 7% × C/2X

Détermination du nombre de commandes à passer (X) :

Coût total : y = b × x + 7% × C /2X

Le nombre de commandes à choisir doit rendre ce coût minimum.

Le minimum de cette fonction est obtenu au moment où sa dérivée sera nulle :

GESTION DES STOCKS

Application : La consommation annuelle d’une matière première M est de 48.000 DH (12.000 unités à 4DH). Le coût de passation est de 60 DH par commande et le coût de stockage représente 9% par an. TAF : déterminer le nombre optimal de réapprovisionnements.

Corrigé :

• Coût de passation de commandes = 60 X
• Coût de possession des stocks = 0,09 × (48.000 /2X)

Le nombre de commandes qui minimisent le coût total de gestion des stocks est de 6 commandes par an. Soit en quantités régulières : 12000 / 6 = 2000 unités.

3 – Stock d’alerte :

Le stock d’alerte est défini comme étant le stock qui doit déclancher la passation des commandes. Il doit être suffisant pour couvrir les besoins en consommation en matières premières de la date de passation de la commande à la date délai d’acheminement (arrivé de la commande).

Stock d’alerte = stock minimum + besoin en consommation de la période d’acheminement

IV – Etablissement du tableau des approvisionnements :

La programmation des achats doit prendre en considération beaucoup de paramètres : stock de sécurité, le délai d’acheminement, le rythme des consommations ou de vente … etc.

Le tableau des achats est établi en essayant d’éviter en même temps la pénurie des stocks et le gonflement de stocks.

1 – Cas de Consommation annuelle régulière :

Suite de l’exemple :

  • 12.000 unités soit 1000 unités par mois.
  • Nombre de commandes qui minimisent le coût de gestion des stocks : 6.
  • Stock initial début janvier N+1 : 400 unités.
  • Stock de sécurité voulu par l’entreprise : 120 unités. Délai d’acheminement : 7 jours.

Budget des achats en quantité

Budget des achats en quantité* (2000 + 400) – 1000

2 – Cas de consommation irrégulière :

Supposons que les 12.000 unités se répartissent comme suit sur les 12 mois de l’année N+1 :

Cas de consommation irrégulière

A – L’entreprise opte pour des commandes à quantités constantes :

Soit 12.000: 6 = 2.000

Exemple :

L’entreprise opte pour des commandes à quantités constantes * 1600 = (400 + 2000) – 800

Les commandes seront passées au moment où le stock final avant rectification sera inférieur au stock minimum assurant la consommation des 7 jours avant réception des commandes et d’un stock de sécurité de 100 unités.

Commande et d’un stock de sécurité de 100 unités, commande à recevoir en janvier, mars, mai, juin, août et octobre.

B – L’entreprise opte pour des commandes espacées de même période :

Dans ce cas l’entreprise doit alors déterminer la quantité optimale à commander en essayant d’éviter les deux inconvénients de la gestion des stocks, à savoir la pénurie et le gonflement.

L’entreprise opte pour des commandes espacées de même périodestock-minimumChaque commande sera déterminée comme suit :

En cas où le stock non rectifié est négatif.

Besoin du mois + consommation du mois suivant + consommation pour 7 jours du mois de passation de la commande.

En cas où le stock non rectifié est positif

Consommation du mois suivant + consommation des 7 jours du mois de passation de la commande – stock non rectifié

Remarque : Le stock minimum est constitue au départ, mais l’entreprise n’a aucun intérêt à le rajouter aux commandes suivantes, pour éviter le gonflement des stocks.

Mais en cas où celui-ci a été utilisé en partie, la commande suivante doit tenir compte de la partie épuisée sur le stock minimum.

Le contrôle budgétaire des approvisionnements

De période en période, l’entreprise compare les prévisions des achats avec les résultats : même si des différences apparaissent, elles peuvent concerner les quantités comme elles peuvent concerner les valeurs.

Exemple :

Quantité prévue pour la matière MA pour le mois de janvier N+1, est de 2000 unités. Le prix prévu est 150 DH l’unité.

  • Budget prévisionnel d’approvisionnement pour janvier : 2000 × 150 = 300.000 DH
  • Fin janvier N+1 : les quantités effectivement achetées 2200 au prix de 140
  • Coût d’achat réel prévu = 2200 × 140 = 308.000 DH
  • Un coût supplémentaire de 8.000 DH pour l’entreprise est traduit défavorable.
  • L’Écart des quantités ∆Q = (quantités réelles – Quantités prévues) × Prix prévus  (2200 – 2000) × 150 = 30.000 défavorable.
  • L’Écart des prix ∆P = (Prix réels – Prix prévus) × Quantités réalisées (140 – 150) × 2200 = 20.000 favorable.
  • L’Écart global = 30.000 + 20.000 = 50.000 DH

Après la détermination des écarts, l’entreprise doit rechercher les causes et établir des actions correctrices, soit en révisant les prévisions, soit en révisant les quantités suivantes, à commander, lorsque l’écart est causé par une décision d’opportunité (un achat de plus ou de moins). (Prévisions de baisse ou de hausse de prix).

1 réflexion au sujet de « Budgétisation d’approvisionnement et gestion des stocks »

  1. La gestion des achats et de la chaine d’approvisionnement est donc tres importante pour les organisations humanitaires et de developpement dans lesquelles des biens et des services doivent etre achetes, sans quoi les problemes de developpement ne seront pas resolus. Souligner comment ameliorer un systeme d approvisionnement existant et comment collaborer avec d autres departements pour assurer le professionnalisme, l integrite et la prestation des services dans les delais.

    Répondre

Laisser un commentaire